Si rien ne justifie le recours au terrorisme religieux du groupe État islamique, rien ne nous empêche d'essayer d'en comprendre la base. Or, en matière religieuse, les humains ont, semble-t-il, la mauvaise habitude de se créer un dieu à leur image : unique, narcissique, exigeant la soumission, intolérant, imbu de pouvoir et totalitaire !

Ce n'est pas tant la croyance en un Dieu elle-même qui représente un danger, mais plutôt cette folle propension propre à chaque grande religion de faire du dieu qu'elle propose le lieu exclusif de vérité.

Et c'est précisément le monothéisme délirant qu'ont développé à outrance les trois grandes religions du livre que sont le christianisme, le judaïsme et l'islamisme qui, de tout temps, a ouvert ses portes à la violence la plus insensée. Chacun des trois grands livres monothéistes prétendant à l'unique et seule vérité et promettant à ses fidèles l'accès au paradis.

Si, pour un musulman, manger du porc lui ferme les portes du paradis, l'assassinat d'un infidèle lui les ouvre toutes grandes. C'est par ailleurs en s'appuyant sur la Torah que l'État d'Israël se permet aujourd'hui de coloniser la Palestine. De leur côté, les Palestiniens citeront à pleines pages le Coran pour les en déloger violemment.

L'au-delà religieux est tellement prometteur que le djihad devient pour certains islamistes presque une nécessité.

À ce titre, l'enrôlement religieux des jeunes inquiète particulièrement : comment, par exemple, de jeunes musulmans peuvent-ils résistés à l'idée de sacrifier leur vie (shahids) pour accéder à un paradis où, paraît-il, ils seront entourés de belles femmes et auront de la nourriture en abondance ?

Pour chacune de ces trois religions, toute guerre sainte est juste, puisqu'elle se fait par amour (non pas de l'homme d'abord, mais de Dieu avant tout). Pareille croyance justifie alors tout ce qui se passe dans l'ici-bas : torture, violence et mort n'en sont alors que des expressions légitimes. Ces trois religions autorisent un droit de vie ou de mort sur toute personne jugée impie. Suivant la Torah, le peuple juif est le peuple élu par Dieu. Le Coran dit par contre que les musulmans se situent au-dessus des juifs et des chrétiens. Le Nouveau Testament, quant à lui, ne compte pas moins de 390 versets ouvertement antisémites, (40 chez Marc, 80 chez Matthieu, 130 chez Jean et 140 dans les Actes des apôtres). Jésus, qui se dit pourtant amour, enseigne que les juifs ont le diable pour père (Jean VIII, 44). Il ajoute même catégoriquement que qui n'est pas avec lui est contre lui (Luc XI, 23).

Notons par ailleurs que l'effet recherché par ce terrorisme s'apparente en tous points à celui recherché par la religion : créer un monde de névrosés qui a peur de tout, un monde d'hypocondriaques pour qui la mort est un moment à la fois sublime et terrifiant. Avec le cadavre de Jésus écorché vif sur une croix comme porte-étendard, notre beau christianisme n'est certes pas en reste dans cette mentalité funeste qui anime les grandes religions. Celles-ci restent encore aujourd'hui puissantes parce qu'elles jouent toujours avec l'incertitude quant à la mort et la vie dans l'au-delà. Malheureusement, certains jeunes, parfois carencés socioaffectivement, deviennent alors pour elles des cibles de choix.

Mais, soyons honnêtes, malgré toutes ces considérations, à choisir entre la pensée critique et le Nouveau Testament, nous choisirons encore d'emblée ce dernier. Au moins, se dit-on, on a là du solide et non pas de viles spéculations de l'esprit. Car, chez nous comme ailleurs, Jésus vaut encore bien mieux qu'une tête enflée comme Nietzsche, qui a été assez bête pour nous annoncer la mort de Dieu !