L'humanité est à la croisée des chemins : croissance des inégalités, persistance de l'exclusion financière, crise de l'emploi, menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire et sur la pérennité des services publics, dérèglements du climat. À cela s'ajoute la révolution numérique, qui transforme radicalement la façon dont se consomment les biens et les services. En émergent des entreprises qui disposent d'immenses réserves de capitaux. Ces nouveaux joueurs contribuent à accentuer le sentiment d'impuissance que ressentent les citoyens et les collectivités face à leur capacité à maîtriser leur destin.

Si l'économie se transforme propulsée par le développement du numérique, nous devons aussi nous questionner sur les effets liés aux modes traditionnels de croissance. Avec au premier chef le niveau trop élevé de nos émissions de carbone.

Face à tous ces défis, je demeure optimiste. Je crois en la capacité des entreprises à prendre la mesure des défis collectifs et à assumer leur responsabilité sociale. Cela dit, alors que les finances publiques sont dans un état difficile dans de nombreux pays du monde, les coopératives, avec leur mission de service, sont bien placées pour appuyer l'État dans la réalisation de sa mission. Pourquoi ? Parce que les coopératives sont engagées dans l'économie réelle et gèrent pour le long terme. De concert avec les autres partenaires de l'économie, elles font partie des solutions pour bâtir un monde meilleur.

Tendre vers zéro croissance ne m'apparaît pas une solution d'avenir, une solution pour un monde plus inclusif, plus équitable et plus prospère. Je crois plutôt à une croissance différente, plus axée sur la réponse aux besoins. Cette croissance doit faire appel aux entreprises privées, aux coopératives et aux entreprises de l'économie sociale, aux États et aux grandes organisations internationales, multilatérales, par qui le dialogue demeure possible à l'heure de la globalisation.

De la même façon que la biodiversité est importante dans le monde de la nature, une bonne diversité entrepreneuriale s'avère tout autant souhaitable pour la sphère économique.

Organisée conjointement par le Mouvement Desjardins et l'Alliance coopérative internationale, le troisième Sommet international des coopératives a pour assise cette diversité entrepreneuriale. Avec pour thème « Le pouvoir d'agir des coopératives », il se tiendra à Québec, du 11 au 13 octobre 2016, et mettra en lumière les retombées des coopératives et des mutuelles sur les plans local, national et international. On y parlera du rôle déterminant face aux grands enjeux mondiaux énoncés dans l'agenda de développement de l'après-2015 de l'Organisation des Nations Unies.

Quelques chiffres sur les coopératives dans le monde

• 2,6 millions de coopératives et de mutuelles au service d'un milliard de membres

• Des revenus de 3000 milliards $ US annuellement.

• 250 millions d'emplois directs et indirects représentant 12 % de l'emploi total dans le G20

• Si elles étaient un pays, et si leur chiffre d'affaires combiné était le PIB de ce pays, les 300 plus grandes coopératives seraient membres du G10.

Selon le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, le mouvement coopératif et mutualiste au Québec, c'est plus de : 

• 3 300 entreprises coopératives et mutuelles

• 8,8 millions de membres (particuliers et entreprises)

• près de 100 000 emplois

• 33,4 milliards $ de chiffre d'affaires.