Il est temps de remettre les pendules à l'heure. Peu importe quel parti sortira victorieux de ces élections, la menace des changements climatiques nous guette désormais. Nous l'avons vu avec les incendies de forêts, les inondations et la vague de sécheresse dans l'ouest du Canada. Nous l'avons entendu de la bouche du pape et des scientifiques. La majorité des Canadiennes et des Canadiens sont conscients du fait qu'il faut agir - et vite - pour protéger la stabilité du climat.

Ceux qui me connaissent savent que je suis loin d'être une alarmiste. Cela dit, il ne fait aucun doute que plus les températures planétaires augmenteront, plus nos marges de manoeuvre seront faibles. Il nous faut rien de moins qu'un vrai leadership pour nous permettre de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et protéger l'Arctique, ainsi que nos forêts, nos lacs et nos océans menacés.

La question de savoir comment nous allons atteindre nos objectifs en matière de réduction des émissions est un enjeu électoral clé. Nous discutons du prochain mandat, mais qu'en est-il des 10 ou 15 années à venir ? Nos enfants et petits-enfants nous jugeront selon l'état du pays qu'ils hériteront de nous.

Dans ma carrière, j'ai eu la chance exceptionnelle d'être témoin de cette époque charnière de l'histoire canadienne.

En tant que directrice générale de Greenpeace Canada, j'ai vu Stephen Harper démanteler les lois environnementales et museler la communauté scientifique. Il a délibérément bloqué des accords internationaux sur le climat et étouffé les investissements dans les énergies renouvelables. À présent, le Partenariat transpacifique qu'il a secrètement négocié pourrait encore une fois saper la protection environnementale au profit des droits des investisseurs.

Étant membre de la coalition Voices-Voix, j'ai entendu le gouvernement Harper qualifier les environnementalistes de menace à la sécurité nationale, tout en dénigrant les centaines d'organisations et d'individus qui s'opposent à la politique des conservateurs.

Étant une militante de longue date pour la défense des droits des femmes, j'ai vu ce gouvernement ternir la réputation internationale du Canada en affichant un mépris flagrant pour les femmes autochtones disparues ou assassinées. La question du niqab n'est que le dernier exemple de cette politique de peur, une tactique insultante véhiculant de fausses idées féministes pour diviser les citoyens et détourner notre attention des enjeux qui doivent nous unir.

J'ai rejoint l'équipe de Greenpeace parce que je sais que la question des changements climatiques est LA question la plus déterminante de notre génération.

Ayant travaillé dans plusieurs pays en voie de développement à travers le monde, j'ai été témoin des conséquences directes des dérèglements climatiques sur les populations, provoquant morts, souffrances et migrations massives. Croyez-moi, c'est l'avenir de l'humanité - et pas seulement de la planète - qui est en jeu.

La politique de la peur et le déni climatique n'ont pas de place dans le Canada de demain. Il suffit de regarder pour voir les signes tout autour de nous. Les énergies renouvelables, dont l'énergie solaire, deviennent de plus en plus abordables grâce aux efforts d'un grand nombre d'entrepreneurs, de syndicats, de communautés autochtones et de groupes de justice sociale et environnementaux. Le mois dernier, la compagnie pétrolière Shell a abandonné ses plans de forer dans l'Arctique. Les grandes puissances économiques, dont les États-Unis et la Chine, se sont engagées à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles.

La réalité est que la lutte contre les changements climatiques ne peut pas attendre quatre ans de plus. Le temps presse, mais le temps est venu pour que les Canadiennes et les Canadiens, ensemble, jettent les bases d'un nouvel avenir.

Le 19 octobre, pensez à vos enfants et petits-enfants. Votez pour un leader qui aura le courage de séparer les intérêts de l'État de ceux des géants pétroliers, la volonté de renforcer la démocratie et la capacité de rétablir le rôle du Canada en tant que champion des droits de la personne et de l'environnement sur la scène internationale.