Jusqu'à présent, la campagne fédérale a été particulièrement riche en rebondissements au Québec, où des facteurs tels que la question du niqab ont favorisé une chute rapide du NPD dans les intentions de vote.

Dans les quatre provinces de l'Ouest (Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba et Saskatchewan), aucun renversement de tendance de cette ampleur ne s'est produit. L'Ouest est cependant tout sauf un bloc homogène et il existe des variations majeures d'une province à l'autre, mais aussi d'une région à l'autre, au sein de chaque province.

La Colombie-Britannique est la province de l'Ouest la plus populeuse, avec environ 4,7 millions d'habitants. Comptant 42 circonscriptions au total, six de plus qu'en 2011, la Colombie-Britannique pourrait bien décider du sort de l'élection le 19 octobre prochain. Au début de la campagne, le NPD était solidement en tête dans les intentions de vote, mais l'écart entre les partis a graduellement diminué avec le temps. Les libéraux sont les principaux bénéficiaires de l'effritement du soutien envers le NPD. Selon les plus récents sondages, les conservateurs, les libéraux et les néo-démocrates seraient presque côte à côte dans les intentions de vote. Alors que les libéraux et les néo-démocrates luttent pour remporter un maximum de sièges à Vancouver, les conservateurs restent dominants dans l'est de la province.

Avec près de 4,2 millions d'habitants et 34 sièges, six de plus qu'en 2011, l'Alberta est la deuxième province de l'Ouest en matière de poids électoral. Ici, à l'exception de certaines circonscriptions situées à Calgary et Edmonton, les conservateurs restent dominants. Depuis le début de cette longue campagne, en Alberta dans son ensemble, les conservateurs sont généralement restés au-dessus de la barre des 45 % de soutien dans les sondages.

En ce moment, les conservateurs recueilleraient plus de 50 % des appuis en Alberta, ce qui devrait leur permettre de remporter une majorité significative des sièges dans la province. 

Quant au NPD, il n'a pas vraiment capitalisé sur la victoire du NPD de Rachel Notley à l'élection provinciale de mai dernier. Bien qu'installé en deuxième place dans les sondages au début de la campagne, l'appui au parti de Thomas Mulcair a diminué considérablement au cours des deux derniers mois. Résultat : les libéraux sont désormais en deuxième place dans les intentions de vote, loin devant le NPD, dont l'appui reste largement concentré dans la ville d'Edmonton, où le parti pourrait remporter un ou deux sièges. Quant aux libéraux, ils espèrent remporter un siège à Edmonton et, surtout, quelques sièges à Calgary. Ces victoires potentielles du NPD et des libéraux ne peuvent cependant masquer le fait qu'en Alberta, la carte électorale fédérale devrait rester largement bleue au lendemain des élections du 19 octobre.

Reste la Saskatchewan et le Manitoba, deux provinces d'à peine 1,1 et 1,3 million d'habitants, respectivement. Il est clair à ce stade que, d'après les sondages, les conservateurs devraient remporter la majorité des 28 sièges que comptent ces deux provinces au total (14 sièges chacune). Toutefois, au Manitoba, les libéraux espèrent remporter jusqu'à quatre sièges dans la ville de Winnipeg, où habite plus de la moitié de la population de la province. En Saskatchewan, les néo-démocrates pourraient faire des gains tant à Regina qu'à Saskatoon, eux qui n'avaient fait élire aucun député dans la province lors des élections fédérales de 2011.

Si la situation dans les trois provinces des Prairies avantage toujours les conservateurs, en Colombie-Britannique, les choses semblent à la fois plus volatiles et plus encourageantes pour les libéraux et les néo-démocrates. Compte tenu de l'état actuel des sondages, le 19 octobre, il se pourrait bien que ce soit cette province qui décide du vainqueur.