Quand, aujourd'hui, j'ouvrirai la fameuse enveloppe et révélerai le nom de la ville hôte des Jeux olympiques d'hiver de 2022, je ne serai pas moins curieux que le reste de l'assistance. Personne ne peut dire qui l'emportera, mais nous pouvons affirmer avec confiance que la décision aura un impact durable sur l'une de ces deux villes candidates très différentes : Almaty au Kazakhstan et Pékin en Chine.

Quel qu'il soit, le choix du CIO sera une « première » olympique. En effet, Almaty serait la première ville hôte olympique de sa région et Pékin deviendrait la première ville de l'histoire à organiser des Jeux d'été et d'hiver.

Mais la décision du CIO sera également une « dernière » olympique, puisqu'Almaty et Pékin seront les dernières villes candidates à avoir lancé leur candidature avant l'approbation de l'Agenda olympique 2020, une série de réformes qui ont profondément modifié la procédure. Ces modifications mettent fortement l'accent sur la durabilité, l'héritage et la transparence, et permettent aux villes hôtes d'adapter les Jeux afin qu'ils répondent à leurs besoins.

Quelle que soit la ville victorieuse, les Jeux de 2022 seront significativement moins dispendieux que ceux du passé.

Les budgets proposés pour les investissements concernant les villages olympiques, les sites sportifs et autres infrastructures s'élèvent à 1,85 milliard US $ pour Almaty et 1,5 milliard US $ pour Pékin. Les deux villes auront fortement recours à des sites existants. Elles ont aussi attribué un usage post-olympique à tous les sites permanents.

Les budgets de fonctionnement proposés par les deux villes pour couvrir les coûts liés directement à la tenue des Jeux s'élèvent à moins de 1,8 milliard US $ - un coût entièrement comblé par les recettes de la vente de billets, les parrainages de marketing et autres revenus. Le CIO contribuera à hauteur d'environ 880 millions US $. Les deux villes prévoient de parvenir à l'équilibre et même de dégager un bénéfice.

Pour la première fois, le rapport de la commission d'évaluation comprend une évaluation explicite des risques et opportunités des deux villes. Ce changement vise non seulement à aider les membres du CIO à se prononcer, mais à procurer des indications claires aux villes candidates sur les points à renforcer. Les informations seront utiles à la ville qui l'emportera, mais aussi à l'autre ville, en vue de futures candidatures et de l'organisation d'autres grandes manifestations sportives.

L'Agenda olympique 2020 met aussi davantage l'accent sur les questions relatives aux droits de l'homme. La commission d'évaluation du CIO a tenu compte des points de vue d'organisations non gouvernementales indépendantes concernant les droits de l'homme, le droit du travail, la liberté des médias et l'environnement. Elle a demandé et obtenu l'assurance que les principes de la Charte olympique et le Contrat ville hôte seraient respectés dans le contexte des Jeux. Ceci comprend la garantie de la non-discrimination, ainsi que l'accès à l'internet, la liberté des médias, le respect du droit du travail et du droit de manifester durant les Jeux.

Dans le même temps, le CIO reconnaît qu'en dehors de la période des Jeux, il doit respecter les lois des États souverains. Il n'est pas un gouvernement mondial.

La commission d'évaluation conclut qu'Almaty et Pékin ont la capacité d'organiser des Jeux réussis. Je ne peux prédire le vainqueur. Ce que je peux dire avec certitude, c'est que dans l'assistance, il y aura des représentants de plusieurs pays, et des Comités nationaux olympiques correspondants, souhaitant organiser les Jeux de 2024 - dont la liste comprend déjà la France, l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie et les États-Unis, et d'autres encore envisageant de présenter une candidature. Ceci ouvrira un nouveau chapitre avec les premières villes candidates à bénéficier de tous les avantages de l'Agenda olympique 2020.

Pour toutes ces raisons, j'attends avec beaucoup d'impatience l'ouverture de cette enveloppe olympique en fin de journée.