Je suis le directeur d'un organisme à but non lucratif (OBNL). Depuis 1998, étant un éducateur physique, j'ai mis en place un projet de promotion de la santé et des saines habitudes de vie dans la région de la MRC Deux-Montagnes.

Nous travaillons avec, entre autres, les enfants de la maternelle à la sixième année : jeux éducatifs et discussions interactives, avec des outils et moyens pour agir en amont chez l'enfant et son milieu familial. D'un projet-pilote, nous sommes arrivés à couvrir 98 % de nos écoles en offre de services. Nous avons de l'aide financière des écoles, du ministère de la Santé, de fondations et d'entreprises.

Mais depuis quelques années, les écoles ont coupé dans les services aux élèves, le ministère de la Santé nous a obligés à signer une entente de trois ans à 0 % d'augmentation. De grosses fondations sont arrivées sans tenir compte de ce qui existait dans le milieu. Tous les acteurs ont mentionné les bienfaits de notre projet. Mais avec les coupes, nous sommes à bout de souffle.

DES PROJETS DÉJÀ ENRACINÉS À ENCOURAGER

Il semble qu'au Québec, l'expertise communautaire ne soit pas reconnue à sa juste valeur. Les décideurs ne pensent qu'à refaire la roue au lieu de s'informer des organismes en place et de peaufiner les projets déjà bien enracinés dans la population. On préfère ignorer ce qui existe ou simplement nous mettre des bâtons dans les roues.

Pourquoi repartir à zéro et toujours recommencer un projet, un service, quand il fonctionne bien ?

Pourquoi ne pas aider un projet prometteur et bien accepté par le milieu scolaire ? Pourquoi la commission scolaire coupe-t-elle l'aide financière à de tels projets ?

Cela fait 25 ans que je suis directeur d'un projet qui va bientôt fêter son 30e anniversaire. Par la persévérance et l'acharnement, nous avons produit et mis en place des services de promotion de la santé et de prévention en matière de sexualité et toxicomanie, de la maternelle jusqu'au secondaire 4.

Un tel projet semblait utopique en 1986. Il a pourtant eu des échos en France et en Europe, et ailleurs au Canada. Et, en OBNL, il coûte bien moins cher.

Pour l'avenir de nos enfants et des générations futures, ce genre de projet et d'autres mériteraient qu'on s'y attarde davantage et qu'ils soient mis en valeur partout au Québec.