Dans la foulée du partage des ressources financières du gouvernement Couillard, la tendance du « deux poids, deux mesures » se dessine dans la négociation du secteur public.

Quand vient le temps de négocier avec les médecins, on reconnaît la nécessité d'un rattrapage salarial : c'est une obligation morale, une justice sociale envers cette classe déjà privilégiée. Et si on les force à travailler plus, évidemment on les paie plus, cela s'inscrit dans la normalité des choses, et l'on n'hésite pas à leur offrir une prime pour ouvrir un dossier d'un nouveau client. Au lieu d'être des salariés, les médecins sont rémunérés à l'acte, comme s'ils étaient au privé. Ils bénéficient des avantages d'une médecine publique et d'une clientèle captive.

Tout ceci coûte cher et accapare une grande partie de l'assiette financière du gouvernement, ce qui laisse trop peu de ressources pour les autres qui doivent se contenter des restes. Cela conduit le gouvernement à présenter des offres mesquines aux travailleurs du public.

Dans le monde scolaire, la logique d'un rattrapage salarial ne fait pas partie des paramètres de discussions de la part de l'État employeur.

Lorsqu'un enseignant ouvre un plan d'intervention pour un élève en difficulté, il ne reçoit pas une prime... : ce qui est bon pour les uns ne l'est pas pour les autres. De plus, ce gouvernement veut augmenter les heures de travail des enseignants sans les rémunérer en conséquence. Enfin, l'offre de 3 % sur cinq ans se traduit par un appauvrissement généralisé des employés de l'État.

Puisque la médecine n'arrive pas encore à assurer une pérennité éternelle aux humains, il faut un système d'éducation solide pour former les travailleurs de demain, pour maintenir un continuum de services, y compris la formation de médecins compétents.

Pour ce faire, le gouvernement doit maintenir le financement du réseau public de l'enseignement et offrir des conditions de travail qui reflètent l'importance du rôle crucial des intervenants en éducation dans notre société.