Le 19 octobre prochain, j'exercerai pour la première fois mon devoir de citoyen. Je suis très fébrile à l'idée de participer au plus grand exercice démocratique qui soit. Celui de pouvoir élire la personne qui va représenter non seulement mes intérêts, mais aussi ceux des concitoyens et concitoyennes de ma communauté.

Cependant, avec ce premier devoir vient une grande question : à qui donner mon vote ?

Cette question pose un grand dilemme pour moi.

Tout d'abord, laissez-moi me présenter. Je m'appelle Christ Niyoyankunze. Je suis fraîchement adulte et, dans quelques jours à peine, je clorai un chapitre important de ma vie : le secondaire !

Je suis l'un des rares jeunes, malheureusement, que la politique intéresse.

Je réside à Montréal dans la circonscription fédérale de Saint-Laurent-Cartierville, un bastion libéral. En effet, M. Stéphane Dion, député de la circonscription à la Chambre des communes, semble avoir été élu à vie. Il sera là aussi longtemps qu'il le voudra et après lui, c'est un autre libéral qui prendra sa place.

Alors, à quoi bon aller voter pour les gens comme moi qui ne partagent pas les valeurs libérales ?

À quatre mois des élections, je me pose vraiment la question ! Est-ce que cela vaut la peine d'aller donner ma voix à quelqu'un qui, je le sais, ne sera pas choisi ?

Comme je suis un (trop) grand optimiste, je me dis qu'il faut croire en mes convictions. Qui sait ? Peut-être que les choses changeront.

Après tout, le NPD a réussi à gagner en Alberta contre les conservateurs qui semblaient régner sur la province éternellement. Lors d'élections, nous assistons toujours à des surprises. Bon, dans mon cas, il faudrait espérer un miracle, mais le fait est que tout peut arriver.

DES QUESTIONS, PEU DE RÉPONSES

Alors, quels sont les autres choix qui s'offrent à moi ? Les conservateurs ? Certainement pas ! Moi qui ai plutôt une mentalité gauchiste, je me vois mal aller voter pour un parti qui ne parle qu'avec le langage de l'argent issu du pétrole des sables bitumineux albertains. Je me vois mal donner ma voix à un parti qui nie toujours que le climat de la planète se réchauffe et que cela a de sérieuses conséquences sur l'environnement.

Il ne reste que deux choix. Les néo-démocrates ou les bloquistes ? Comme je suis sympathisant de la cause souverainiste, le Bloc devrait être le choix tout désigné pour moi !

Cependant, je pense qu'on commettrait une erreur monumentale si Stephen Harper et ses troupes venaient à être élus encore une fois. Je fais le même constat pour les libéraux de Justin Trudeau.

Étant donné que Gilles Duceppe et ses hommes n'ont pas l'intention de former le gouvernement à Ottawa, le seul qui peut débarquer les conservateurs et contrer les libéraux, c'est M. Mulcair.

Même si je ne suis pas d'accord avec lui sur certains sujets, dont le port de la burqa lors de cérémonies d'assermentation, il rejoint mon côté social-démocrate.

Or, peut-on se dire indépendantiste et voter pour un parti qui est contre cette idéologie ? Ça ne me semble pas cohérent.

Que dois-je donc faire ? M'abstenir, peut-être ? Je suis beaucoup trop heureux de pouvoir afin avoir mon mot à dire dans cet exercice pour privilégier ce choix. Comment alors résoudre ce dilemme ?

Les quatre prochains mois seront très difficiles pour moi, une longue réflexion m'attend. Est-ce que je dois suivre mon coeur, qui penche plutôt pour les souverainistes, ou dois-je suivre la raison et la stratégie, qui favorisent les néo-démocrates ?