L'auteur répond à la chronique « Vous sentez-vous "démantelés" ? », d'Alain Dubuc, publiée le 11 mai.

Il est étonnant de voir que, pour M. Dubuc, affirmer que le projet de loi 10 accentuera la privatisation du réseau de santé et de services sociaux est « idiot ». En fait, la plupart des groupes qui ont témoigné en commission parlementaire ont noté ce danger. Même la Fédération des chambres de commerce a salué le projet de loi 10 en notant qu'il contient plusieurs occasions d'affaires pour le privé. D'ailleurs, l'article 93 de la loi 10 énonce que le ministre peut obliger un établissement à participer à un appel d'offres sur l'approvisionnement. De tels contrats pourraient rapporter des millions de dollars aux entreprises privées.

Si plusieurs admettent que le projet de loi 10 accentue la privatisation, c'est donc qu'on peut parler sérieusement d'un démantèlement de notre réseau public. Évidemment, le projet de loi 10 ne le permettra pas seul. Par contre, il s'inscrit très bien dans la stratégie du gouvernement Couillard qui vise à réduire le financement public, à augmenter la prestation par le privé et à augmenter la tarification auprès des usagers. Si cela n'est pas un lent démantèlement du réseau public accessible et universel, je me demande bien ce que c'est.