Pour parodier le dramaturge américain Tennessee Willams, je dirais ici que le Tricolore est une équipe nommée Désir...

À l'image de son entraîneur-chef Michel Therrien, il ne fait aucun doute, à la suite de la saison qu'on vient de nous livrer, que ce groupe d'athlètes donne son maximum à chaque match.

Ce qu'il y a du désir de victoires et de prouesses en ce vestiaire où sont exposés les grands faits du passé et les photos des illustres patineurs qui ont levé le flambeau des Glorieux.

Mais cette formation devient par le fait même comme un mirage dans le désert. Elle est tellement étincelante en calendrier régulier qu'on en vient à croire chaque fois que nous sommes devant le tabernacle qui contient le prochain Saint Graal du hockey.

Or, il n'en est rien. Le Tricolore est magnifique à voir jouer quand les enjeux ne sont pas les vrais. Il a parmi sa distribution deux athlètes de renommée internationale en cet amuseur charmant et doué qu'est P.K. Subban et ce sublime Carey Price. Ces deux-là, chaque autre grande école de l'industrie voudrait les accueillir dans sa troupe et à fort prix.

Cependant, il y a un vice caché à tout cela. Le bleu blanc rouge, quand arrive le temps de se présenter au concours des meilleures troupes, n'a pas les éléments requis pour rivaliser avec celles-ci. Ses présentations vues jusqu'alors comme des petits chefs-d'oeuvre deviennent aux yeux des critiques ou du public plus connaisseur d'une appréciation bien en deçà de celles offertes par les récipiendaires potentiels de la médaille d'or.

Certes, l'organisation montréalaise est d'un niveau si relevé qu'elle n'a que peu d'égales. De plus, elle compte sur une clientèle des plus fidèles, voire fanatique. Son taux d'abonnements de saison a de quoi faire rêver les plus grands administrateurs du sport. Ajoutons à cela que le club se produit dans le plus grand amphithéâtre de hockey du monde.

Du président de l'équipe à ses plus humbles partisans, que de désirs ardents il y a année après année de voir enfin ce fanion de la 25e Coupe Stanley au plafond du Centre Bell !

Une fois de plus, en ce mois de mai 2015, on se doute bien que ce ne sera pas en juin prochain... Car même avec la meilleure volonté au monde, on ne peut donner ce qu'on n'a pas.

Notre Canadien de Montréal 2014-2015 nous en aura mis plein les yeux en ce récent hiver hargneux. Mais au réveil de la nature, nous aurons bien vite réalisé que les rêves ne sont pas réalité, que quelques pépites n'ont rien à voir avec la découverte d'une mine d'or.

Heureusement, l'été nous fera bien vite oublier, je l'espère, ce faux dieu d'argent qu'est devenue la Coupe Stanley. Notre bonheur personnel n'a rien à y voir quand on y songe un peu...