Après plusieurs mois de travaux, le ministre des Transports a rencontré le comité exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le 24 avril dernier, pour lui présenter la façon dont il entend réviser la gouvernance du transport collectif dans le Grand Montréal.

Le projet du gouvernement du Québec, qui s'appuie sur un nouveau partenariat avec la CMM, répond à une demande historique des élus du Grand Montréal. Je salue le leadership et la vision du ministre des Transports Robert Poëti.

Ainsi, le gouvernement propose de confier la planification du transport collectif à une autorité régionale de transport (ART), dont le conseil d'administration sera composé de 6 membres nommés par la Communauté et de 7 membres nommés par le gouvernement du Québec (dont un président indépendant). L'exploitation des trains de banlieue, des autobus dans les municipalités des couronnes, des voies réservées, des stationnements et des terminus sera quant à elle confiée à un réseau de transport métropolitain (RTM) dirigé par un conseil d'administration d'élus, comme c'est le cas pour les sociétés de transport actuelles.

Comme dans plusieurs régions métropolitaines dans le monde, le transport collectif doit être coordonné à l'échelle métropolitaine. Actuellement, ce sont les municipalités qui exploitent les réseaux de transport collectif et qui en assurent la majorité du financement. Plusieurs transporteurs, sous l'autorité des municipalités, ont démontré leur excellente gestion.

Seuls les trains de banlieue, les stationnements, les voies réservées et les terminus métropolitains sont actuellement exploités par l'AMT, qui est dirigée majoritairement par des experts. Mais le réseau de trains de banlieue, mis en place par l'AMT, n'aurait pu voir le jour sans le support des municipalités, qui contribuent pour 40 % à son budget de fonctionnement.

MIEUX SERVIR LES CITOYENS

Le modèle de gouvernance proposé répond au principe voulant que les élus locaux, qui connaissent les besoins de leurs citoyens, disposent des pouvoirs pour mieux les servir en matière de transport collectif. Dans ce nouveau modèle, les citoyens sauront à qui s'adresser. C'est ce qu'on appelle l'imputabilité.

Le partenariat avec le gouvernement du Québec va faciliter la mise en oeuvre d'une vision commune du Grand Montréal. 

En effet, avec l'adoption du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD), les élus de la CMM ont décidé que désormais, le transport collectif et l'aménagement du territoire seraient indissociables.

Depuis l'élection de novembre 2013, les élus de la CMM exercent un nouveau leadership, qui s'est notamment exprimé par l'adoption d'une stratégie de lutte contre l'agrile du frêne et la surveillance étroite des projets de pipelines. En matière de transport collectif, la CMM a adopté un nouveau cadre financier du transport en commun, qui sera intégré dans la présente réforme, et débloqué le produit de la taxe sur l'essence qui dormait dans les coffres de l'AMT depuis trois ans.

Nous amorçons ce nouveau partenariat avec enthousiasme et nous allons collaborer étroitement avec le gouvernement du Québec afin de mettre en oeuvre cette réforme visionnaire, majeure et nécessaire, incluant la pérennité du financement. Il s'agit du début d'un long processus qui sera inclusif et résolument axé vers le service et les besoins des citoyens du Grand Montréal.

Nous définissons maintenant le monde municipal comme ordre de gouvernement de proximité. Nous faisons partie de la solution. Il est temps pour certains de le réaliser et pour nous de l'assumer.