La nouvelle a fait peu de bruit, elle est pourtant importante : dans la dernière année, les exportateurs québécois ont retroussé leurs manches et ont su capitaliser sur un dollar canadien plus faible, qui n'est plus artificiellement gonflé par un prix du pétrole insoutenable.

À 10,9 % pour l'ensemble de 2014, la progression des exportations de biens est spectaculaire. C'est en fait la plus importante depuis la fin des années 90, comme le note l'économiste principale de Desjardins, Joëlle Noreau. Plus intéressant encore, presque tous les secteurs ont affiché une progression.

En terme géographique, les biens exportés vers les États-Unis ont progressé de 13 % ; vers l'Asie, la hausse est de 15,5 % ; la vieille Europe, celle qu'on dit pourtant si mal en point, a accueilli 22,9 % de plus de biens québécois qu'en 2013.

Au Royaume-Uni, j'ai eu la chance de croiser de nombreux exportateurs, tantôt venus vendre des mélanges de café, tantôt des trains d'atterrissage, tantôt des toiles de jeunes artistes québécois. Tous ont pu profiter de la baisse vertigineuse de la valeur du dollar par rapport à la livre anglaise.

Ainsi, pour chaque 100 livres sterling de biens vendus en mars 2013, l'exportateur québécois obtenait 152 $. Deux ans plus tard, cette même vente lui rapporte 194 $. On a beau ne pas fonder une stratégie d'exportation sur la seule valeur des devises, on serait fou de ne pas remarquer qu'il s'agit là d'une marge bénéficiaire plus qu'intéressante.

Ajoutez à cela la reprise vigoureuse au Royaume-Uni et on se retrouve avec des exportations en hausse de 67 % vers le royaume de Sa Majesté.

Étant donné qu'à peu près aucun prévisionniste ne voit le dollar canadien regagner rapidement de la valeur, cette tendance devrait se poursuivre cette année dans la plupart des marchés. C'est donc dire que le travail des exportateurs québécois permettra de créer ou de conserver plus d'emplois chez nous.