Depuis 1992, les Nations unies ont décrété le 3 décembre comme étant la Journée internationale du handicap. Cette année, celle-ci se déroule sous le thème «Les technologies au service de la personne handicapées».

Et pour cause! Au cours des dernières semaines, des compagnies ont dévoilé des prototypes de voitures intelligentes offrant de nouvelles options de déplacements pour les personnes non voyantes. Les développements récents dans le domaine des technologies mobiles (téléphones intelligents, tablettes numériques) constituent quant à elles des solutions novatrices pour les personnes présentant une déficience intellectuelle, puisqu'elles leur permettent d'accéder à des milieux résidentiels autonomes, prendre une place sur le marché du travail, se déplacer dans la communauté, etc.

Pour les personnes présentant un trouble du spectre de l'autisme, les technologies représentent un accès à de nouveaux modes de communication leur permettant d'exprimer leurs besoins et préférences. En somme, les technologies multiplient les possibilités de participation sociale pour plusieurs personnes handicapées. En cette journée, réjouissons-nous des bienfaits de la technologie pour les personnes handicapées, mais profitons également de l'occasion pour réfléchir au chemin qu'il nous reste à parcourir pour promouvoir un plein accès aux technologies pour ces personnes.

Malgré le potentiel indéniable de la technologie, son inaccessibilité pour certaines personnes handicapées est susceptible de créer une nouvelle forme d'exclusion numérique. D'abord, l'évolution rapide des technologies et les coûts associés à la mise à jour du matériel informatique constituent des freins importants pour ces personnes. Plusieurs d'entre elles ont des revenus limités ne leur permettant pas de s'équiper des dernières technologies les plus performantes. Pourtant, ces outils pourraient avoir un impact important sur leur qualité de vie.

Ensuite, les interfaces complexes de navigation, le fait de ne pas prendre en compte les standards d'accessibilité web lors de la conception de sites internet et la priorisation de l'écriture comme mode principal de communication (sites internet, courriels, réseaux sociaux) constituent d'autres obstacles à la participation sociale pour plusieurs personnes handicapées. À ce titre, l'évolution technologique nous permet de facilement créer des contenus multimédias complémentaires pour promouvoir une plus grande accessibilité des contenus web. Encore faut-il que les concepteurs soient sensibilisés à la situation des personnes handicapées.

Enfin, l'utilisation de souris et de claviers traditionnels sur les ordinateurs publics au lieu d'écrans tactiles ou de souris adaptées limite l'accès à certains services pour les personnes présentant des difficultés motrices. Bien que ces éléments ne soient pas aussi visibles que l'absence d'une rampe d'accès devant un bâtiment, ils constituent toutefois des freins importants pour l'accès à une société à l'ère du numérique.

En somme, assurons-nous de mettre en place l'ensemble des moyens pour que cette technologie soit réellement inclusive et qu'elle favorise pleinement la participation sociale. Tout cela ne pourra se réaliser que par une solidarité sociale et une sensibilité accrues au handicap.