Le 10 novembre dernier, l'Institut du Québec (IdQ) dévoilait sa deuxième étude, intitulée Montréal : boulet ou locomotive ?, en compagnie du maire de Montréal, M. Denis Coderre, et du ministre provincial responsable de la métropole, M. Robert Poëti.

Les principaux constats : Montréal est une puissante locomotive pour le Québec, elle exerce une influence majeure - la deuxième en importance au Canada - sur la croissance des régions non urbaines de sa province. En raison de cette convergence, quand Montréal ralentit, c'est tout le Québec qui s'appauvrit.

Aucune autre région ne possède une capacité comparable de tirer l'économie du Québec vers l'avant. La région métropolitaine de Montréal fait toutefois piètre figure par rapport aux autres régions urbaines du Canada au chapitre de la croissance économique et démographique, du chômage, du revenu par habitant et du pourcentage de diplômés. Bref, la locomotive manque d'élan.

Au-delà de ces constats, cette étude sur le rôle de la métropole propose de changer les façons de faire. Avec l'événement Je vois Mtl qui se tient aujourd'hui, un anti-sommet résultant d'une mobilisation citoyenne pour donner un nouvel élan à Montréal, il importe de changer de paradigme.

Pour tous les ordres de gouvernements - et pour tous les Québécois - , la santé économique de Montréal doit devenir une priorité. En voici deux conséquences importantes.

Tout d'abord, il est nécessaire que l'effort, déjà entamé, par le gouvernement du Québec de donner à Montréal le statut de métropole et de lui fournir ainsi les outils nécessaires - notamment une capacité fiscale adéquate - pour faire face au poids de cette responsabilité se concrétise. En d'autres termes, il faut donner à Montréal plus de pouvoirs d'autogestion rapidement. Cela s'est fait ailleurs. Nous n'avons qu'à regarder les pouvoirs supplémentaires qu'a acquis Toronto en 2006.

Au-delà de cette reconnaissance, il faudra aussi renoncer à l'automatisme du « mur-à-mur », un réflexe qui risque de devenir toxique pour Montréal, notamment en période de compressions budgétaires. Les élus provinciaux devront accepter de prendre des décisions politiquement moins rentables, mais économiquement avantageuses pour tous les Québécois.

Finalement, les élus municipaux et provinciaux devront bien cibler les secteurs prioritaires vers lesquels diriger les aides publiques et mettre fin au saupoudrage généralisé. La sous-performance de Montréal au cours des dernières décennies s'explique en partie par le fait que la ville avait la plus grande base manufacturière comparativement aux autres grandes villes canadiennes. Comme les pressions causées par la mondialisation ont atteint de plein fouet les secteurs de la fabrication des économies développées, l'économie montréalaise a été le plus fortement touchée.

Vers l'avenir

Heureusement, un virage vers la nouvelle économie a été amorcé et se poursuit. Montréal est maintenant considérée comme une destination incontournable pour les entreprises du multimédia, de l'aéronautique et du jeu vidéo.

Des villes comme Pittsburgh, en Pennsylvanie, ont pu effectuer avec succès un réalignement à grande échelle. D'une économie centrée sur l'acier au cours de la première moitié du XXe siècle, elle est devenue un important centre de haute technologie des États-Unis en éducation et en médecine. D'autres villes n'ont pas su opérer un tel changement de paradigme et paient aujourd'hui un prix exorbitant. Nous n'avons qu'à regarder la jadis très prospère ville de Détroit, au Michigan, qui a dû l'an passé déclarer faillite et qui a vu son offre de services s'essouffler considérablement.

Montréal a les bases qui lui permettent d'aspirer à redevenir un moteur économique fort. Changeons de paradigme, ayons confiance et profitons du nouvel élan que vit Montréal, au bénéfice de l'ensemble des Québécois.