J'espère que vous prendrez le temps de considérer l'opinion d'une mère de 3 jeunes enfants, de la classe moyenne, qui fréquenteront tous la garderie d'ici l'année prochaine. Je dois vous dire que je suis profondément déçue de ce que vous vous apprêtez à faire comme changement pour les tarifs des milieux de garde. Je suis certaine que plusieurs parents de famille nombreuse partagent mon opinion.

En janvier dernier, lorsque mon mari et moi avons pris la décision d'avoir un troisième enfant, nous avons évalué notre situation financière en tenant compte des ressources qui étaient à notre portée. Les garderies subventionnées faisaient partie intégrante de l'équation considérant le fait que nous savions qu'avoir un troisième enfant signifiait devoir multiplier le tarif de garde par trois. Malgré les coûts élevés associés à un nouvel enfant, nous savions qu'avec quelques sacrifices, nous étions capables d'agrandir notre famille.

Lors des dernières élections provinciales, vous nous avez rassurés par votre engagement à seulement indexer les tarifs, non pas à les majorer, et je vous ai cru. Quelques mois plus tard, votre position avait drastiquement changé...

Ce qui est certain, monsieur le premier ministre, c'est que si vous prévoyez réellement majorer les tarifs, sachez que les familles québécoises de la classe moyenne ayant plusieurs enfants s'en rappelleront longtemps et ne pourront plus vous faire confiance. Lors des prochaines élections, aucune de vos promesses ne pourra venir nous rejoindre, car nous serons encore en train de payer. Cette augmentation, pour des familles comme la mienne, est triplement pénalisante. L'augmentation ne s'élève pas à seulement quelques centaines de dollars, mais bien à plusieurs milliers de dollars par année, et ce, pour encore plusieurs années.

Ne sous-estimez pas l'impact que cela pourra avoir sur le futur de plusieurs familles québécoises. Je suis convaincue que plusieurs couples devront reconsidérer leur souhait d'avoir plus d'un enfant. En espérant que vous entendrez mon message et celui de toutes ces familles qui sont dans la même situation que moi.