La visite au Canada du président français, François Hollande, à compter de dimanche, est une belle occasion de nous rappeler l'importance d'entretenir des liens étroits avec l'Europe et surtout de ne pas perdre de vue les raisons pour lesquelles nous devons ratifier l'accord commercial Canada-Union européenne.

L'aboutissement fructueux des négociations de libre-échange avec les 28 pays qui constituent l'Union européenne représente une occasion historique pour le Canada de renouveler et de renforcer ses liens avec certains de ses meilleurs et de ses plus anciens amis. La conclusion de l'Accord économique et commercial global (AECG), comme aucun autre événement depuis au moins une génération, est susceptible de jouer un rôle majeur pour cultiver nos valeurs et intérêts communs. Bon nombre de Canadiens ont de profondes affinités avec l'Europe. Les valeurs que nous partageons vont de la démocratie et le respect pour les règles de droit jusqu'à l'adoption d'un filet de sécurité sociale généreux et d'un système de santé universel.

De plus, les Canadiens et les Européens ont en commun un vif intérêt pour les droits de la personne partout dans le monde, l'aide extérieure et le maintien de la paix. Nous sommes des alliés naturels en ce qui concerne une grande quantité d'autres enjeux de politique et de défense étrangère. Des rangées entières de pierres tombales présentes dans des cimetières de France, de Belgique et des Pays-Bas témoignent de notre sacrifice commun lors des deux guerres mondiales. Notre relation a évolué pour devenir un partenariat stratégique étroit. À l'heure actuelle, nous collaborons sur un large éventail de questions qui englobent l'environnement et l'énergie en passant par les transports et l'éducation.

Par ailleurs, nos liens commerciaux sont indispensables au bien-être économique du Canada. Après les États-Unis, l'UE est le deuxième partenaire du Canada en matière de commerce et d'investissement. À ce titre, les échanges bilatéraux ont atteint presque 90 milliards l'année passée. Les entreprises européennes - y compris des noms aussi connus que la pétrolière Royal Dutch Shell, Siemens, Michelin - ont investi plus de 160 milliards au Canada, alors que l'investissement direct du Canada dans l'UE a atteint 172 milliards en 2011.

Nous devons néanmoins reconnaître que le Canada a relégué ses relations avec l'Europe au second plan depuis le milieu des années 1980 en faveur d'un resserrement des liens avec le reste de l'Amérique du Nord et de l'Asie.

L'AECG insufflera un nouveau dynamisme à nos relations avec le Vieux Continent. Il donnera aux entreprises canadiennes de toute taille un accès préférentiel à un marché de 503 millions de consommateurs, l'équivalent de 14 fois notre population. Les difficultés que vivent aujourd'hui les Européens, aussi graves soient-elles, ne peuvent pas masquer le potentiel considérable et à long terme qui s'offre aux exportateurs et aux investisseurs canadiens.

En outre, l'AECG constitue l'accord le plus avancé au monde aujourd'hui en termes d'intégration des marchés et donne au Canada un net avantage du premier arrivant sur les États-Unis et d'autres rivaux. Un partenariat revigoré avec les Européens ira sans aucun doute au-delà des liens commerciaux.

L'Union européenne et le Canada peuvent faire encore plus pour renforcer notre coopération bilatérale. Ensemble, ils peuvent aborder des questions relatives à la sécurité et à l'efficacité énergétique, de même qu'à l'innovation. Nous pouvons aussi travailler à l'élaboration des règles entourant les changements climatiques planétaires.

Les Canadiens doivent à présent travailler avec le président Hollande et d'autres dirigeants européens pour parvenir rapidement à la ratification et à la mise en oeuvre de l'entente des deux côtés de l'Atlantique. L'AECG marque le début d'un nouveau chapitre des relations entre le Canada et l'Europe qui nous assurera une plus grande prospérité et plus de sécurité, dans un monde aux défis multiples.