S'attaquer à la question des finances publiques m'apparaissait, moi aussi, comme étant la chose la plus urgente à entreprendre dès le début de votre mandat. Nous sentons une bienveillance dans vos actions et nous sentons que vous cherchez les meilleures pistes solutions afin de réaliser des économies.

Toutefois, on se rend rapidement compte que vous vous butez à un problème fondamental : vous tentez de faire des coupes dans du gras de baleine obèse... En d'autres mots, l'étendue des services offerts par le gouvernement est si vaste que, même en coupant à gauche et à droite, on reste pris avec des fortunes à dépenser, car ces services sont maintenant « acquis » et devenus nécessaires. C'est le syndrome de l'enfant gâté qui n'a jamais appris à payer ses propres comptes.

Ne faudrait-il donc pas commencer à entrevoir une manière différente d'aborder le problème en se reposant une question fondamentale : quel est le rôle réel de l'état? À mes yeux, la réponse est fort simple : la protection du citoyen.

Or, pour protéger le citoyen, l'État n'a pas nécessairement besoin d'assurer la gestion des services. En définir les rôles et les objectifs et assurer la supervision ou la vérification, selon des paramètres établis, suffit.

Par exemple, les écoles privées pourraient avoir des objectifs déterminés par Québec (savoir compter, lire et écrire), mais elles pourraient déterminer elles-mêmes comment transmettre ces connaissances. Des hôpitaux et des cliniques privés pourraient se voir imposer des normes de salubrité et de soins, mais le personnel soignant pourrait définir et gérer lui-même les soins qu'il offre.

Cette idée est très impopulaire au Québec puisque nous avons intégré le mythe nous laissant croire à la « gratuité » des services. Cette idée doit être abolie de l'imaginaire collectif. Les services sont chers, trop cher. Ils sont dispendieux parce que le coût de la vie est élevé, mais surtout parce qu'ils sont publics. La gestion privée demeurera toujours plus efficace que la gestion publique.

Plus encore, la gestion privée permet à quiconque le veut d'utiliser sa créativité pour offrir un service plus efficace et mieux adapté à une clientèle cible. La baleine étatique ne laisse pas place à cette créativité chez les individus puisqu'ils sont trop encadrés, trop syndiqués, trop confortables et trop homogènes.

Ceci étant dit, nous devons trouver un équilibre pour que tous puissent obtenir un accès aux services, principalement à l'éducation. Avec des réformes telles que l'Obamacare, les États-Unis partent dans le sens inverse que nous, mais je crois que nous devrons nous rejoindre au milieu un jour.

En somme, l'État doit cesser de jouer au paternel protecteur et laisser son enfant marcher par lui-même. Le communisme, le socialisme et la gratuité des services, toutes ces utopies avaient des objectifs fort probablement très nobles. Toutefois, on se rend compte aujourd'hui que cette manière de faire n'est pas durable.

Je terminerai en citant Margo MacDonald elle-même citée par M. Yves Boisvert récemment : « Du respect de soi-même vient la confiance, de la confiance vient l'imagination, de l'imagination vient la créativité, de la créativité vient la prospérité. »

M. Couillard, je vous invite donc à vous asseoir plus souvent avec M. Legault qui aura probablement plusieurs idées à vous partager...