On présentait récemment dans La Presse un intéressant dossier sur Montréal et, entre autres, des articles sur les villes de Boston et Philadelphie, qui ont su redresser des situations difficiles.

La comparaison avec ces deux villes est très pertinente, non seulement parce qu'elles sont de taille comparable à Montréal, mais aussi parce qu'elles constituent, avec New York et Montréal, les quatre plus vieilles grandes villes d'Amérique du Nord, fondées il y a près de 400 ans, de grands ports qui ont prospéré grâce au commerce international.

Il n'est peut-être pas étonnant d'avoir des atouts, mais aussi des défis et des problèmes similaires, comme la congestion dans leurs rues conçues avant l'ère automobile. Qu'en est-il du système de transport dans ces agglomérations ?

Le réseau en détail

Transport public d'abord : Boston, 10 lignes de métro et 12 lignes de train de banlieue opérant de 5h à 23h avec 25-30 départs par jour. Philadelphie, 3 lignes de métro et 10 lignes de train opérant aussi du matin au soir. Montréal, 4 lignes de métro dont une avec deux stations seulement (Jean-Drapeau et Longueuil), et un réseau dérisoire de trains avec seulement quelques départs par jour et dans un seul sens. Dans les deux villes américaines, notons-le, cela inclut un lien rapide avec l'aéroport - ce dont nous discutons depuis des lunes à Montréal sans rien faire.

Voyons les autoroutes. Boston est traversé du nord au sud par l'I-93 et contourné par l'ouest par l'I-95 (aussi appelée Mass128), et finalement connectée au nord-est par la US-1 avec une branche US-1A pour l'aéroport et à l'ouest par l'I-90 ; certaines de ces autoroutes sont payantes. Philadelphie est traversée du nord-est au sud-ouest par les US1 et I-95 et I-295, pendant que les I-76, I-176 et I-476 assurent les liaisons vers l'ouest et le nord-ouest.

Voyons Montréal, une agglomération un peu plus petite (4 millions contre 4,5 ou 6 millions). D'ouest en est, on compte les autoroutes 640, 440, 40, 20, 132 et 30, vers le nord et le nord-ouest les 13, 15, 19 et 25, enfin la 15 vers le sud et la 10 vers le sud-est. On voit qu'on bat les Américains à plate couture ! Et les Montréalais se plaignent et en veulent encore, comme le prolongement de la 19.

Pourtant, nous ne sommes pas plus riches ou mieux transportés que les Bostonnais ou les Philadelphiens. Alors se pourrait-il que nous ayons littéralement fait fausse route en misant presque exclusivement sur les autoroutes plutôt que sur le transport public ?