Joe Paterno s'est éteint le 22 janvier 2012 à l'âge de 85 ans. Pour qui s'intéresse au football collégial américain, l'homme appartient à la légende. D'abord joueur puis entraîneur à l'Université Penn State, il a accumulé les plus grands honneurs.

En 2011, Jerry Sandusky, l'assistant de Paterno, a été reconnu coupable d'abus sexuels envers huit jeunes garçons, entre 1994 et 2009. Il a écopé d'une peine de prison de 30 à 60 ans. En plus, des sanctions sévères furent infligées à l'université, une amende de 60 millions US n'étant pas la moindre.

Pour ne pas avoir été diligent à dénoncer en bonne et due forme Sandusky, Paterno fut viré comme un malpropre de cette institution à qui il avait donné sa vie. Bien entendu, les médias le crucifièrent. Cette légende du football mourut deux mois plus tard d'un cancer sans même avoir le temps de connaître le verdict dans le procès de Sandusky. Triste.

Pendant ce temps, au Québec...

En septembre 2013, Le Journal de Montréal titrait: «Pères Rédemptoristes: Haut-le-coeur en voyant son agresseur!». La simple lecture de l'article donne la nausée.

On y apprend qu'au cours du procès, un témoin à qui on a montré la photo d'un père Rédemptoriste a littéralement vomi en salle de cour. Le pauvre homme avait 14 ans quand il est entré au séminaire à Sainte-Anne-de-Beaupré, un véritable club de pédos en soutanes à l'époque. La victime raconta au procès comment le directeur, le bon père Plourde, l'avait fait venir à son bureau, lui avait demandé de se déshabiller et avait commencé à le masturber et sodomiser. Ces séances monstrueuses se sont répétées deux ou trois fois par semaine pendant un certain temps.

Le père Plourde s'est finalement suicidé. Déstabilisé et se sentant un peu coupable de la situation, le jeune séminariste est allé rencontrer le père Hervé Blanchet pour se confier. Très croyant, le garçon a déclaré au père qu'il avait peur d'aller en Enfer. Sans rien dire, le père Blanchet a baissé le pantalon du jeune homme, l'a masturbé et lui a dit que désormais c'est lui qui s'occuperait de lui.

D'autres extraits de témoignage: «Quand j'ai osé parler des abus au père Plourde, il m'a dit que j'étais chanceux d'avoir autant d'amour et m'a rappelé que ma mère n'avait pas payé les trois derniers mois.»

«Certains pères portaient des surnoms donnés par les étudiants. Le surnom du père Alexis Trépanier, c'était le pogneux de poche. Hervé Blanchet, lui, était surnommé Sperme Blanco.»

Sur le même thème et pour finir de vous décourager, un autre article du Journal, daté du 26 mars 2014, était ainsi titré: «Un religieux agresseur en semi-liberté».

On apprend dans cet entrefilet que le bon père Raymond-Marie Lavoie, un Rédemptoriste, vient de se voir accorder une semi-liberté en maison de transition. Notre homme avait été reconnu coupable moins de deux ans plus tôt d'agressions sexuelles sur 13 mineurs. Moins de deux mois par victime. La preuve n'était même pas ambigüe: le religieux avait admis les agressions lors de son procès. Une fois libéré, le père Lavoie va bénéficier d'un revenu versé par la communauté des Rédemptoristes.

Retournez ça dans votre tête: Penn State versus les pères Rédemptoristes... 30 ans de prison ferme et 60 millions US en amendes versus 2 ans et... une rente!

Le vrai de vrai scandale, ce n'est pas les paroles ambigües de Mgr Turcotte, ce n'est pas Jean-Pierre qui chante à Sainte-Anne-de-Beaupré. Le vrai scandale, c'est la mollesse indécente de nos tribunaux.