Monsieur le président,

L'échec cuisant subi lors des dernières élections force le Parti québécois à s'interroger en profondeur sur son orientation politique. Peut-il continuer à promouvoir à la fois la souveraineté et le bon gouvernement? Ou doit-il carrément choisir de mettre l'accent soit sur le bon gouvernement, soit sur la souveraineté?

Cette réflexion, pour être productive, doit être encadrée et, surtout, doit aboutir à une décision claire. Celle-ci doit être celle de tous les membres du PQ, car c'est à eux qu'il revient de décider de l'orientation future de leur parti et d'en faire ensuite la promotion.

Cette décision doit intervenir avant la course à la direction. Il faut, en effet, éviter de mêler la question de l'orientation du parti à celle de l'élection du chef: l'une porte sur le but à poursuivre, l'autre sur la personne des candidats. Il vaut mieux que ceux-ci connaissent l'orientation souhaitée par les membres avant de poser leur candidature: ils pourront ainsi se positionner en regard du résultat du scrutin.

On doit également se rendre compte qu'il n'y a pas de temps à perdre si on souhaite que le nouveau chef soit choisi d'ici l'été prochain, afin d'éviter que le PQ ne reste trop longtemps dans les sables mouvants de l'interrègne. Il est donc faux de croire que rien ne presse et qu'on a tout le temps devant soi. Au contraire, la décision sur l'orientation du parti devrait être prise avant la fin de l'année en cours.

Quant à la décision des membres, quoique d'autres formules soient possibles, nous croyons que l'importance du sujet exige qu'elle soit prise au moyen d'un vote général de tous les membres et organisé par le parti. Ce vote serait précédé d'une série de rencontres-débats tenues dans les principales régions du Québec afin de permettre aux membres de mieux faire leur choix et, en même temps, de mieux informer la population.

Les signataires de cette lettre représentent différents éléments du Parti québécois et du mouvement souverainiste: ancien candidat à la direction, anciens députés et présidents de circonscription, simples militants, anciens membres et sympathisants. Ils s'adressent, par votre entremise, au comité exécutif du PQ, afin qu'il ordonne la consultation formelle des membres sur l'orientation du Parti d'ici la fin de 2014.

Le Parti québécois appartient à ses membres et c'est à eux qu'il revient de choisir son orientation future. C'est pourquoi nous invitons tous les membres, actuels, anciens et futurs, à se joindre à la présente démarche par l'intermédiaire du site internet laparoleauxmembres.org.

Veuillez agréer, onsieur le président, l'expression de nos sentiments les meilleurs.

Les signataires

Louis Bernard , ancien candidat à la direction, ancien secrétaire général du gouvernement; Jacques-Yvan Morin, ancien vice-premier ministre du Québec; Louise Harel , ancienne vice-présidente du Parti québécois, ancienne ministre des Affaires municipales; Jean Garon, ancien ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation; Lucien Lessard, ancien ministre des Transports; Richard Guay, ancien président de l'Assemblée nationale; Philippe Bernard , ancien président de l'exécutif national du PQ; Gérald Larose, sympathisant et ancien président du Conseil de la souveraineté; Michel Rioux, militant, commentateur radiophonique; Claude Archambault, militant; François Lemay, président de Saint-Henri-Sainte-Anne (2004-2008, 2010-2011); Patrice Jasmin-Tremblay, président de Fabre (2003-2011); Eric Bernard, président d'Outremont (2006-2008); Émilie Auclair, membre de l'exécutif national du Bloc québécois; Jean Poloni, membre du PQ de 1985 à 2011 et fondateur de la CAQ; Gyslaine Desrosiers, PDG de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et candidate du Parti québécois dans Blainville en 2014; Miguel Tremblay, président de Laurier-Dorion (2010-2011), vice-président d'Option nationale (ON), candidat ON dans Laurier-Dorion