On sous-estime grandement le nombre de millionnaires au Québec à cause de la définition qu'on lui donne. Généralement, on dit qu'une personne est millionnaire si elle a accumulé la somme d'un million, par exemple, dans son REER.

Manifestation de millionnaires

On sous-estime grandement le nombre de millionnaires au Québec à cause de la définition qu'on lui donne. Généralement, on dit qu'une personne est millionnaire si elle a accumulé la somme d'un million, par exemple, dans son REER.

Pourtant, pour obtenir le revenu de retraite des employés du secteur public, en particulier des policiers et les pompiers, il faut ramasser bien plus qu'un million! D'où la conclusion: ces employés qui se disent bien pauvres et maltraités sont plus que millionnaires à la retraite!

On a donc eu droit, hier, à une manifestation de millionnaires qui veulent nous faire pleurer sur leur sort, mais peuvent prendre leur retraite à 47 ans. Pendant ce temps, qui manifeste pour le travailleur qui n'aura pour vivre que les régimes publics, incluant la pension de vieillesse qui ne sera bientôt versée qu'à l'âge de 67 ans?

Réal Boulet, travailleur autonome retraité, Châteauguay

Grain de sel d'un retraité

J'ai commencé à travailler en 1974 pour la Ville de Montréal comme technicien en génie civil. Je gagnais environ 7000$ par année, ce qui n'était pas un gros salaire pour l'époque. Cependant, je bénéficiais des avantages d'une bonne caisse de retraite: à chaque dollar que j'investissais, mon employeur en investissait le double.

Plusieurs de mes amis d'études ont eu la chance de travailler sur de grands chantiers: la baie James, le métro de Montréal, le complexe Desjardins, le chantier olympique. Leur salaire était beaucoup plus élevé que le mien, mais ils ne bénéficiaient pas des avantages accessoires de mon emploi. C'est un choix. Certains se sont monté de beaux fonds de pension et d'autres ont tout dépensé et ont aujourd'hui hui des retraites misérables.

Quarante ans plus tard, je me fais dire par mon gouvernement qu'une loi rétroactive va me priver de certains acquis négociés de bonne foi pendant toutes ces années, et ce, au nom de la capacité de payer de mes concitoyens.

J'étais hier dans un centre commercial très connu du 450. Dans le stationnement, il y avait évidemment beaucoup de petites voitures, mais aussi beaucoup de bagnoles de luxe. Je sais que ce constat n'est pas un indicateur scientifique de la capacité de payer des contribuables, mais ça me laisse quand même perplexe et amer. J'aimerais bien qu'on me laisse ma petite indexation au coût de la vie; ça ferait mon bonheur, avec mon énorme 42 000$ brut annuel pour 32 ans de travail, à supporter les Robert Marcil, Gilles Surprenant, Luc Leclerc et Gilles Vézina de ce monde!

Claude Carrier, Montréal

Ceux qui mettent le feu

Je me demande comment fonctionne le cerveau des gens qui ont organisé la scène désolante qui s'est déroulée sous nos yeux à l'hôtel de ville de Montréal mardi. Je peux comprendre la frustration de voir son plan de retraite modifié, mais cela ne justifie pas tout, car les syndicats et leurs membres savent très bien que ce sont les fonds publics qui absorbent le gros des dépenses et qu'au bout du compte il n'y a juste pas assez de sous.

Ils sont également conscients que l'espérance de vie augmente et que, conséquemment, le temps passé à la retraite aussi, et qu'historiquement, ils ont profité de meilleures conditions que la plupart de ceux qui paient pour qu'ils profitent de ces conditions.

J'espère que, pour une fois, nos politiciens maintiendront leur objectif et que les dirigeants syndicaux et leurs membres comprendront que la population souhaite ce changement. La vache à lait que sont les contribuables n'a plus d'argent frais pour eux.

Pourquoi tolère-t-on ceux qui mettent le feu et qui arrosent les édifices publics avec un mépris évident pour les règles? Voici un autre exemple des droits que se donnent ces gens au nom du syndicalisme et de la solidarité. Nous, citoyens, aurions été arrêtés et on nous aurait collé une contravention. Cela aussi doit cesser.

Alain Brosseau

Bris de promesse

Quelle pitié de voir les syndicats s'alarmer et crier au vol devant le projet de loi sur les régimes de retraite! Alors qu'ils n'y contribuent souvent qu'à 40% et qu'ils pourraient devoir contribuer jusqu'à 50%, ils sont actuellement en état de crise.

Pourraient-ils se mettre à la place de ceux qui doivent financer ces régimes et qui souvent n'en ont même pas eux-mêmes? Les contribuables en ont assez, et je suis de ceux qui préconisent de les abolir lors de la prochaine convention de travail, si ces derniers ne veulent pas y contribuer davantage. Au mieux, de les convertir en régimes à contributions déterminées: ainsi les contribuables n'auraient pas à les renflouer lors de crises financières. N'est-ce pas ça, une négociation, tout remettre sur la table? Ils ont déjà la sécurité d'emploi et, en plus, ils désirent s'assurer d'avoir jusqu'à 70% de leur salaire, indexé annuellement, jusqu'à la fin de leurs jours, puis une rente au conjoint survivant. Un chausson aux pommes avec ça?

Et que dire de ces 80 pompiers qui auraient pu mettre en danger la vie des citoyens qui paient pour leurs régimes de retraite et qui démissionnent sans préavis! Un seul mot me vient à l'esprit: égoïsme!

Yves Beaudry, Boucherville

Remettre les pendules à l'heure

Je suis retraité d'une entreprise de juridiction fédérale et j'ai cotisé à un fonds de pension durant 35 ans. Pendant de nombreuses années, à la table de négociation, l'employeur nous rabâchait de laisser tomber des augmentations, arguant que nous avions des conditions de travail ET un fonds de pension. Durant près de 10 ans, ils se sont exclus de leurs cotisations en revendiquant qu'il y avait d'importants surplus dans le fond.

Puis est arrivée la crise de 2008. Et les surplus gigantesques ont fondu. Où sont-ils, ces gestionnaires et actuaires qui n'ont pas su prévoir les retraites des employés? Comment ont-ils fait leurs calculs?

On me dit que, pour rééquilibrer les fonds, nous ne devrons pas indexer les pensions. En 10 ans, cela représentera une baisse d'au moins 20%.

Les employeurs veulent changer le contrat dûment signé avec leurs employés avec l'appui du gouvernement élu. Quel bel exemple de couardise! Où sont les gestionnaires qui ont pris de si sages décisions? Il est certain qu'ils se sont dotés de «parachutes dorés» et sont à l'abri de leurs erreurs.

Jean Alexandre Bois