La qualité de la langue parlée au Québec se détériore et, malheureusement, les médias d'information ont leur part de responsabilité dans cette situation. Les pires médias sont probablement les chaînes télévisées sportives qui diffusent du sport ad nauseam.

En cette période du printemps, où les amateurs de hockey passent des heures devant le petit écran, on assiste à une détérioration systématique de la langue utilisée. Les interventions des auditeurs dans les lignes ouvertes contribuent à cette déliquescence, mais beaucoup d'animateurs font pitié à entendre.

Voici quelques exemples entendus récemment :

« Signer un joueur » 

On veut ici dire qu'un joueur a signé un contrat avec une équipe. « Signer un joueur » voudrait plutôt dire que quelqu'un a écrit son nom sur le joueur. Est-ce sur son bras ou dans le dos, personne ne le sait !

« Circuler la rondelle »

Circuler est un verbe intransitif qui n'accepte pas de complément direct. On devrait dire mouvoir ou bouger la rondelle.

« Revendiquer un but »

On peut le faire si l'arbitre refuse de nous accorder ce but. Mais si un joueur « revendique 30 buts » dans la saison, dans le sens qu'il a marqué 30 buts, cela veut dire que chacun des buts marqués a été contesté.

« Jouer physique »

On veut dire ici qu'un joueur multiplie les mises en échec où utilise son corps pour bloquer l'adversaire. C'est un anglicisme.

Les tournures syntaxiques et grammaticales sont également écorchées. J'ai entendu l'autre jour un analyste dire à 30 secondes d'intervalle : « Il y a des choses qu'on n'est pas au courant », et « c'est tout un match de hockey qu'on a droit ». Il aurait dû dire : « Il y a des choses dont on n'est pas au courant », et « C'est tout un match de hockey auquel on a droit ».

Puis-je suggérer à tous ces commentateurs de profiter de la saison estivale pour s'inscrire à des cours de perfectionnement en langue française ?