On répète au Québec depuis quelque temps que nous avons connu une campagne électorale de «boue», marquée par les incivilités. Je crois qu'au contraire, nous sommes de plus en plus civilisés. Ce long processus de civilisation a réduit considérablement notre capacité à supporter la critique, le débat et l'opposition. Les Québécois sont allergiques à la bagarre et aux gens qui ont des personnalités affirmées. Du moins, cette allergie est-elle présente, combattue et rabrouée en milieu de travail (voir le Code du travail), en politique (à lire et entendre citoyens et journalistes au sujet de la présente campagne électorale) et chez les artistes aussi (les artistes les plus affirmés des émissions La Voix et Star Académie ne se méritent pas le vote du public). Au Québec, tout se passe comme si la bagarre et l'adversité étaient réservées aux hockeyeurs, aux chroniqueurs de certains médias, animateurs de radios-poubelles et autres «Rambo-FTQ» de cette société. En cela, nous - les individus - avons été fragilisés par le processus de civilisation, intolérants au débat, à l'adversité et aux combats parfois nécessaires dans l'arène politique.

Trop civilisés?

On répète au Québec depuis quelque temps que nous avons connu une campagne électorale de «boue», marquée par les incivilités. Je crois qu'au contraire, nous sommes de plus en plus civilisés. Ce long processus de civilisation a réduit considérablement notre capacité à supporter la critique, le débat et l'opposition. Les Québécois sont allergiques à la bagarre et aux gens qui ont des personnalités affirmées. Du moins, cette allergie est-elle présente, combattue et rabrouée en milieu de travail (voir le Code du travail), en politique (à lire et entendre citoyens et journalistes au sujet de la présente campagne électorale) et chez les artistes aussi (les artistes les plus affirmés des émissions La Voix et Star Académie ne se méritent pas le vote du public). Au Québec, tout se passe comme si la bagarre et l'adversité étaient réservées aux hockeyeurs, aux chroniqueurs de certains médias, animateurs de radios-poubelles et autres «Rambo-FTQ» de cette société. En cela, nous - les individus - avons été fragilisés par le processus de civilisation, intolérants au débat, à l'adversité et aux combats parfois nécessaires dans l'arène politique.

Julie Boivin, professeure de sociologie, Montréal

Un gouvernement légitime?

En tant que citoyen démocrate, je me questionne sur la légitimité de l'élection du gouvernement actuel, non pas en raison du parti qui y est présentement élu, mais sur la proportion de l'électorat qui sera représentée par cedit gouvernement. Selon les chiffres actuellement disponibles, le parti victorieux est sur le point d'emporter les élections provinciales avec 70 sièges, soit plus ou moins 56% des sièges. Cependant, ces 70 sièges qui donneront un gouvernement majoritaire, donc un gouvernement ayant le pouvoir de légiférer et gouverner à sa guise, ne représentent qu'environ 40% des voix des électeurs. Ma question au DGE: mais où passe donc la valeureuse démocratie lorsqu'une minorité de 40% écrase 60% de l'opinion publique, de leur idéologie et de leurs valeurs? Encore une fois, ma réflexion n'en est vraiment pas une sur le parti politique élu au pouvoir, mais bien sur le processus démocratique qui a pu mener a un tel résultat, qui va à l'encontre de la démocratie. Notre système électoral serait-il mûr pour une réforme?

Martin Camirand