La Presse a publié, dans son numéro du 22 février dernier, une lettre intitulée « Un trou de 55 milliards pour le RRQ ». En bref, l'auteur, M. Jacques Gagné, fait référence au désavantage démographique du Québec par rapport aux autres provinces canadiennes.

Afin d'illustrer ce désavantage démographique, M. Gagné compare le Régime de rentes du Québec (RRQ) avec le Régime de pensions du Canada (RPC). On peut aisément comparer la réalité démographique actuelle du Québec à celle du reste du Canada sans entrer dans l'univers complexe des calculs actuariels. Par exemple, en 2013, il y avait 2,6 cotisants pour payer chaque prestation de retraite du RRQ, alors que pour le RPC, ce ratio était de 2,9 : une différence de 0,3. Cet écart, qui semble petit, représente pourtant une hausse d'environ 10 % (2,9/2,6) du taux de cotisation de 2013 qui est nécessaire pour le compenser.

Ce désavantage démographique a déjà été reconnu en 2011 par le gouvernement du Québec, qui a apporté des modifications importantes aux règles de financement du RRQ, notamment en mettant en place un échéancier d'augmentation du taux de cotisation. Selon le calendrier adopté, le taux de cotisation sera graduellement augmenté à 10,8 % en 2017 et un mécanisme d'ajustement automatique viendra guider toute hausse future du taux de cotisation, s'il y a lieu. Cette façon de procéder résulte de la dernière consultation publique sur le RRQ de 2009 au cours de laquelle la population a préféré s'en remettre principalement à une hausse du taux de cotisation plutôt qu'à des diminutions importantes des prestations, afin de combler notre déficit démographique. Le RRQ coûte plus cher, c'est une réalité, mais il est en bonne situation financière. La dernière évaluation actuarielle au 31 décembre 2012 confirme que la hausse du taux de cotisation était nécessaire.

La prochaine consultation publique sur le RRQ se tiendra d'ici le 31 décembre 2015. L'article de M. Gagné est intéressant dans la mesure où il alimente cette réflexion. C'est tant mieux d'en discuter et de se sentir concerné, car le RRQ est le régime de retraite de tous les Québécois et Québécoises.