J'ai cherché en vain un autre titre. Rien à faire, le coeur me lève, c'est tout.

Ç'aurait pu être sympathique que mon coeur se soulève en voyant les athlètes déferler les pentes à une vitesse vertigineuse, toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus fou. Ça pourrait être enlevant de regarder les patineurs de vitesse tourner en boucle et filer comme des étoiles. Et ceux qui descendent en luge comme des malades, au risque d'être éjectés et se rompre le cou.

À chacun ses rêves et ses folies, pourquoi pas. Mais la folie, elle n'est pas là, quoique...

La démesure des sommes astronomiques investies dans les installations olympiques en Russie me donne mal au coeur. Une publicité pour l'émission Enquête à Radio-Canada mentionnait le coût de ces jeux à 50 milliards de dollars. Aux nouvelles de cette même chaîne, on nous a dit qu'une grande partie de ces coûts, soit environ 25 milliards, serait de l'argent volé par l'état, des dépassements faramineux en rapport à ce qui avait été prévu au départ.

Le pays s'enrichit et des familles se retrouvent sans maison parce qu'elles ont été démolies pour construire des stationnements à Sotchi.

Et après nous avoir raconté tout ça, on passe à la nouvelle suivante pour nous parler de la performance d'un athlète présent durant les Jeux. Et je suis censée m'en réjouir? Quelle incohérence!

Comment peut-on cautionner tout ça sans rien dire? C'est quoi, cette folie des grandeurs pour des Jeux olympiques? Je suis moi-même assez sportive, pour mon bien-être physique et psychologique, pas pour épater la galerie. Bravo pour le dépassement de soi, je leur lève mon chapeau à tous ces champions, mais à quel prix?

Comment va-t-on arrêter toute cette escalade de démesure? À chaque fois, ce sera toujours un peu plus fou, plus coûteux, plus de stéroïdes ou autre machin truc pour pousser la machine humaine toujours plus loin? Et tout ça pour quoi? Quelqu'un peut me le dire?

Tant qu'à parler de folies, que dire des salaires monstrueux des joueurs de hockey, baseball et autres? Et si on revient chez nous, que dire de tout cet argent volé par ces charmants dirigeants de centrales syndicales, de firmes d'ingénierie et autres vedettes de la commission Charbonneau? Tout ce gaspillage, alors que tant d'êtres humains sont dans le besoin?

En voulez-vous une bonne? J'ai fait un don à la Société de recherche sur le cancer. Et bien, j'ai reçu par la poste un beau certificat de reconnaissance. Un écusson doré sur un papier carton de première qualité «décerné à notre bienfaiteur» qui est moi-même. J'aurais bien aimé que mon argent aille ailleurs. J'en ai mal au coeur...

À quand ira le jour où tout cet argent dépensé inutilement sera plutôt remis au Dr Julien et aux autres bienfaiteurs comme lui?