À l'autre bout de la planète, une Québécoise est en voie de devenir une superstar mondiale.

À seulement 19 ans, Eugenie Bouchard a réussi tout un exploit en accédant aux demi-finales des Internationaux de tennis d'Australie. Mais, plus encore, sa présence dans le carré d'as d'un tournoi du Grand Chelem l'assure désormais d'une notoriété dont peu de Québécois peuvent se targuer.

Foncièrement, les idoles proviennent la plupart du temps de deux disciplines: les arts (musique, cinéma) et le sport.

Or, seuls quelques sports sont populaires sur tous les continents et suivis à longueur d'année: le soccer, la Formule 1, le cyclisme, le golf... et le tennis (désolé, le hockey ne fait pas partie de ce club sélect).

Dans ces sports, les meilleurs athlètes acquièrent une renommée vraiment internationale. Des centaines de millions de téléspectateurs admirent leurs performances au petit écran lors des grands rendez-vous. Les Internationaux d'Australie en sont un.

Quels Québécois jouissent d'une popularité universelle? La liste est courte. En musique, nous avons évidemment Céline Dion, dont les chansons ont été vendues par centaines de millions. En course automobile, Jacques Villeneuve a connu son moment de gloire, à la fin des années 90, lorsqu'il a gagné le Championnat du monde de F1.

Eugenie Bouchard est sur le point d'accéder à ce statut tant convoité de superstar mondiale.

Sa carrière professionnelle encore toute jeune a connu une ascension fulgurante en à peine quelques mois. Cette grande blonde au joli minois, qui affiche une assurance et un calme désarmants sur le court pour son âge, est rapidement devenue la coqueluche des médias et des fans de tennis. Elle a déjà son «armée» d'admirateurs dans les estrades!

Un exemple de sa notoriété instantanée: en demi-finale, des dizaines de millions de Chinois feront connaissance avec Eugenie Bouchard en regardant son affrontement contre Li Na, vénérée dans son pays depuis son triomphe inattendu à Roland-Garros, en 2011.

Au Québec, les cotes d'écoute des matchs d'Eugenie vont exploser. Beaucoup de Québécois sont des connaisseurs de tennis et apprécient régulièrement les prouesses des Nadal, Djokovic et Federer. Mais si Eugenie Bouchard se hisse dans le top 10 et devait s'illustrer à Wimbledon ou Flushing Meadows, le tennis gagnera rapidement des centaines de milliers de nouveaux adeptes au Québec. Rien de plus normal, on aime s'identifier aux gagnants, aux héros.

Rappelons-nous que lorsque Jacques Villeneuve figurait parmi les meilleurs de sa profession, près d'un million de Québécois se levaient tôt le dimanche matin pour suivre ses courses de F1 à la télé. Dès qu'il a pris sa retraite, les cotes d'écoute ont dégringolé.

Idem au hockey: quand le Canadien participe aux séries, tout le Québec s'embrase. Dès qu'il est éliminé, seuls les assoiffés de hockey continuent de regarder les éliminatoires.

D'ici quelques années, on peut penser que lorsque le prénom d'Eugenie (ou «Genie», comme on la surnomme en anglais) sera prononcé, n'importe où dans le monde, on présumera qu'il sera question d'Eugenie Bouchard.

Sa performance éclatante en Australie lui vaudra de devenir millionnaire. Sous peu, son talent et sa belle personnalité lui rapporteront des revenus de commandite qui dépasseront largement ses bourses dans les tournois.

Attendons-nous à ce qu'un nombre croissant de jeunes Québécois et Canadiens envahissent les courts de tennis dans les prochaines années... Et parions que beaucoup de petites filles porteront le prénom d'Eugenie dans les classes du primaire dans 10 ans!

Croisons-nous les doigts pour que les blessures, qui minent trop souvent les carrières des joueurs de ce sport fort exigeant au plan physique, ne viennent pas briser l'élan spectaculaire de la jeune Québécoise.