Vous avez été plusieurs à réagir au texte de Mélanie Dugré sur la présence des enfants de très jeune âge à des spectacles comme Casse-Noisette. En voici un aperçu.

Chaque âge a ses privilèges

Je n'ai rien contre les bébés lovés contre leur maman qui assistent à un spectacle, à la condition que la maman sorte de la salle quand le bébé se met à hurler. Lorsque mes enfants étaient petits, nous limitions nos sorties de «grands». N'ayez pas peur, car la très petite enfance ne dure pas longtemps. Dans deux ou trois ans, vous pourrez recommencer à sortir comme avant.

En attendant, je vous propose d'aller dans des endroits intéressants et adaptés aux enfants, où ceux-ci peuvent s'exprimer librement. Oui, avoir des enfants change les habitudes et la vie et il faut composer avec cette réalité. On ne peut pas tout faire n'importe où, n'importe quand. Les bonnes manières ont encore leur place. Nous allons de moins en moins au cinéma ou au concert, de peur d'être dérangés par les spectateurs mal élevés et c'est dommage.

Chantal Marie Lemieux, Montréal

Leur tour viendra

La Place des Arts n'est pas un cirque! Les billets pour assister à ce spectacle sont chers et ils constituent souvent un gros luxe qu'une grand-mère s'offre pour y amener sa petite-fille, à coup de petites économies faites tout au long de l'année. Casse-Noisette est un ballet classique, une production des Grands Ballets canadiens, et ce spectacle n'est pas à la portée de très jeunes enfants. La magnificence en lever de rideau cède vite place à l'ennui pour les petits lors des nombreux solos des ballerines et c'est le moment où ils commencent à s'agiter sérieusement. Avant cinq ans, il est très rare que les enfants aient l'intérêt et la patience pour apprécier l'intégralité d'un tel ballet et y assister calmement, même si c'est une splendeur.

Huguette Lafleur, Boisbriand

Tout n'est pas permis

À la suite de la lecture de l'opinion de Mme Dugré qui, heureusement, affirme d'entrée de jeu son manque d'objectivité, j'aimerais apporter un autre côté à la médaille qu'elle nous dévoile. Faut-il rappeler le fait que la Place des Arts n'est pas une garderie, mais un lieu de spectacle? On tend malheureusement à oublier qu'après la naissance d'un enfant, tous les droits ne nous sont pas permis, sous prétexte que l'on participe à l'augmentation de la population. Oui, la vie continue, mais il y a parfois des sacrifices à faire et tout ne se fait pas avec un enfant. Qu'en est-il du voisin de siège qui a payé chèrement son billet. N'a-t-il pas le droit de s'attendre à profiter de son spectacle? Le respect, ce n'est pas seulement de satisfaire ses besoins, c'est aussi de respecter les autres.

Pierre Brunet, Saint-Eustache