Non loin de l'Université Concordia, au centre-ville de Montréal, se trouve une statue blanche représentant Norman Bethune. En Chine, c'est un nom connu de tous. Durant la guerre de résistance contre l'agression japonaise, il y a plus de 70 ans, le docteur Bethune a sauvé la vie de nombreux Chinois, alors que lui-même n'a pu revenir dans son pays natal.

Dans les années 1930, les militaristes japonais ont déclenché une guerre sanglante et désastreuse contre la Chine, l'Asie et les pays de la région Asie-Pacifique. La Chine, à elle seule, comptait 35 millions de morts et de blessés, dont une grande majorité de civils. Avec des crimes tels que les expérimentations bactériologiques pratiquées sur les Chinois vivants et le massacre de Nankin, les fascistes japonais ne cèdaient en rien aux nazis allemands.

Les troupes canadiennes ont également participé à la guerre contre les Japonais et ont fait d'importants sacrifices. La moitié des défunts canadiens sont morts durant la guerre, et les autres ont été torturés à mort en prison.

Les représentants de la Chine, du Canada et d'autres pays qui ont signé les actes de capitulation du Japon sur l'USS Missouri en 1945 n'auraient jamais pensé que la paix durement gagnée serait une nouvelle fois menacée par le militarisme japonais. Pourtant, il y a quelques jours, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, en dépit de l'opposition ferme des pays asiatiques, a effectué une visite au sanctuaire Yasukuni, et y a signé avec son titre de premier ministre.

Symbole militariste

Le sanctuaire Yasukuni n'est nullement un temple ordinaire, mais le symbole spirituel du militarisme japonais. Il honore aujourd'hui encore 14 criminels de guerre de classe A et plus d'un millier de criminels de guerre de différentes classes qui ont planifié et participé à la guerre d'agression japonaise. C'est un lieu de pèlerinage pour l'extrême droite japonaise. Les actes des dirigeants japonais visent à embellir l'histoire de l'agression militariste japonaise, à renverser le verdict de la justice internationale sur les «nazis» japonais et à défier publiquement les résultats de la Seconde Guerre mondiale et l'ordre international d'après-guerre.

Des gens minimisent la portée de ce geste en disant que la visite au sanctuaire est une affaire intérieure et une commémoration religieuse, mais croyez-vous que les pays européens accepteraient que les politiciens allemands commémorent les nazis pour quelque raison que ce soit ? Quand le premier ministre Abe faisait face au sabre du sanctuaire, symbole du militarisme japonais, a-t-il pensé aux civils japonais victimes du désastre causé par les bombes atomiques à Hiroshima et à Nagasaki ?

Les actes de Shinzo Abe ont soulevé l'indignation de la communauté internationale. Le complice du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne, a exprimé son mépris à cet égard, en disant que tous les pays doivent assumer leur part de responsabilité dans l'affaire horrible survenue au siècle dernier. Même au Japon, on entend des oppositions. Des chefs de partis et des médias ont demandé au gouvernement Abe d'écouter les autres pays et de ne pas s'enfoncer dans le piège de patriotisme. Et certains disent que si le Japon ne peut pas regarder en face l'histoire et se repentir de son passé, il ne pourra jamais devenir un «pays normal». C'est ce qui met en alerte les pays voisins, et c'est aussi ce qui inquiète la communauté internationale.

Aujourd'hui, à Montréal, un groupe formé de personnes de différentes origines, suivent les pas du docteur Bethune en Chine et soignent bénévolement les résidents des régions éloignées. Des gens locaux les appellent «Bethune comtemporains». En réfléchissant sur le passé à la lumière du présent, on découvre que les blessures peuvent se guérir petit à petit, mais l'expérience misérable d'il y a 70 ans ne peut être oubliée, et l'histoire ne doit jamais se répéter.