La nouvelle du décès de Frédéric Back n'est pas passée inaperçue, mais elle aurait eu davantage de résonnance si elle était tombée dans une autre période que celle des Fêtes. Il aura donc voulu se faire discret une dernière fois

Un don inattendu

La nouvelle du décès de Frédéric Back n'est pas passée inaperçue, mais elle aurait eu davantage de résonnance si elle était tombée dans une autre période que celle des Fêtes. Il aura donc voulu se faire discret une dernière fois

J'ai connu Monsieur Back pendant une très courte période. Il avait un chien qu'il avait ramené d'Afrique. Nous étions un petit groupe d'utilisateurs de l'un des premiers parcs publics pour chiens à Montréal et nous souhaitions recruter d'autres propriétaires de chiens pour former une petite association. Avec un peu de culot (!), j'avais contacté Monsieur Back pour qu'il nous produise gratuitement un petit dépliant à des fins de représentation.

Il avait accepté sans aucune hésitation. Tout simplement. Je n'en revenais pas! Une semaine plus tard, je me rendais chez lui pour apprécier le travail. Rien n'était encore monté, mais il avait produit une vingtaine d'esquisses de chiens en action sous différents angles: en sautant, en courant, en faisait la belle, en marchant, en aboyant, bref, un éventail de croquis digne d'une petite exposition! 

«Allez, prenez-les tous, vous en trouverez certainement un ou deux qui vous conviendront», m'a-t-il dit tout simplement. J'étais ému. Le grand Frédéric Back, gagnant de deux Oscars, qui me donnait tout simplement ses dessins, sans me demander quoi que ce soit, en me faisant tout simplement confiance parce qu'il aimait lui aussi les chiens.

J'ai remballé les croquis, le graphiste en a utilisé deux ou trois pour produire notre dépliant, j'ai conservé les autres en les remisant si bien que je ne les retrouve plus aujourd'hui. Peut-être réapparaîtront-ils un jour. Si jamais cela se produit, je ferai comme Monsieur Back: je les offrirai tout simplement à une association qui aime les chiens.

Bon voyage, Monsieur Back.

Gilles Trudeau, rédacteur agréé, Montréal

Un humaniste

Monsieur Bach était un grand créateur. Il ne lésinait jamais pour fournir des dessins gratuits pour promouvoir nos campagnes annuelles de recherche de bénévoles pour planter des arbres ou pour protéger les animaux lors de la période de déménagement en juillet, pour écrire une lettre d'appui à un projet, une lettre de référence pour un individu, etc.

Les Scouts du Canada plantent des arbres sur les bords des routes, des autoroutes et dans les parcs municipaux depuis 1971. Plus de 60 millions à ce jour. 

Au Québec, nous avons reçu la permission pour ce faire en 1991, et cette année-là nous en avons planté 25 000 le premier samedi de mai, le long de la 15. Nous avons continué par la suite. Monsieur Frédéric Bach venait toujours nous encourager et discuter avec les jeunes pendant cette journée. Sa très agréable épouse, Guylaine, l'accompagnait et aimait échanger avec les planteurs.

Les bénévoles, les jeunes scouts, les membres des Clubs optimistes, les groupes d'élèves de différentes écoles appréciaient leur présence et en était fiers. Tous voulaient se faire prendre en photo avec eux. C'est un peu grâce à lui que nous sommes rendus aujourd'hui à 2,3 millions d'arbres plantés dans les Laurentides, ou ils venaient souvent séjourner à leur chalet. Sa seule présence était inspirante.

Monsieur Bach était le fondateur de la Société Québécoise de Défense des Animaux (SQDA). Un organisme francophone. Il anima les activités de cet OSBL pendant plusieurs années. Il aimait les animaux et cette affection transpire dans ces films. Il écrivit de nombreuses lettres aux différents gouvernements pour améliorer le sort de ces êtres vivants, qu'il respectait énormément.

J'ai souvent eu la chance d'échanger avec lui. Même si les problèmes environnementaux et le sort les animaux pouvaient le désespérer à l'occasion, sa vision humaniste de l'être humain et son amour de la vie en général était contagieux. Il nous a apporté beaucoup. Merci.

Loyola Leroux, Prévost