Dans les derniers jours, le rapport du Vérificateur général du Québec a mis en lumière certains agissements de l'ancien président-directeur général de Tourisme Montréal, Charles Lapointe, qui sont à la fois répréhensibles et déplorables.

Je comprends, à cet égard, l'indignation des Montréalais. Certains de ces agissements relèvent du citoyen Lapointe et il aura à en répondre. D'autres relèvent de la gestion de Charles Lapointe à titre de PDG de l'organisation et sont de la responsabilité du conseil d'administration. 

Bien que j'aie démissionné du conseil de Tourisme Montréal vendredi dernier, j'en assume pleinement la responsabilité, ayant été en autorité pendant cette période. Aurais-je dû exercer davantage de contrôle sur les opérations quotidiennes de Tourisme Montréal? Peut-être. J'avais placé ma confiance dans l'administration d'une organisation historiquement performante qui propulsait Montréal sur la scène mondiale en augmentant toujours davantage l'achalandage et les revenus touristiques. 

On a beaucoup reproché au conseil d'administration que je présidais d'avoir accordé, dans les dernières années, au PDG de Tourisme Montréal, un salaire annuel de près de 398 300$. À cet égard, je persiste à dire que l'examen de la rémunération du PDG de cette organisation doit se faire en regard de celle de dirigeants d'organismes similaires. 

La question de la prime de séparation accordée à l'ex-PDG de Tourisme Montréal a, elle aussi, fait couler beaucoup d'encre. Je crois correct qu'après de 25 ans, un PDG qui, contrairement aux membres de la fonction publique, n'a accès à aucun fond de pension de l'employeur, quitte une organisation, reçoive une indemnité de départ d'une semaine par année de services, une mesure conforme à la jurisprudence en cette matière. 

D'ailleurs, lorsque j'ai joint le conseil, cette disposition apparaissait déjà au contrat de M. Lapointe, représentant 12 mois au total des années de services. J'ai pris la décision de faire passer son indemnité de départ à 24 mois et j'assume totalement cette décision. 

J'invite quiconque qui s'intéresse à la question à s'informer sur les rémunérations de départs récents de PDG d'organisations québécoises et canadiennes. Dans la tourmente des derniers jours, peu d'observateurs ont souligné l'exceptionnelle performance de Tourisme Montréal. Je me permettrai de rappeler ici certains faits. 

En 2013, le tourisme à Montréal aura généré un peu plus de 2,5 milliards de dollars de dépenses touristiques, contribuant à soutenir quelque 36 000 emplois. Au cours des 20 dernières années, le volume de touristes a connu une croissance de 60% à Montréal. 

Tourisme Montréal contribue de manière importante à l'essor économique de la ville. Les secteurs de l'hôtellerie, de la gastronomie, des congrès et de la culture profitent du travail de ses membres. Au-delà de ma démission du conseil d'administration, je figure toujours parmi ceux qui soutiennent que le rôle de Tourisme Montréal est essentiel et que ce travail doit être poursuivi. 

Tourisme Montréal et la Société pour les célébrations du 375e de Montréal, où j'ai oeuvré bénévolement, ne m'ont, je tiens à le mentionner, apporté aucun avantage financier ou enrichissement personnel. J'ai toujours agi bénévolement dans ce que j'estimais être, le meilleur intérêt de Montréal. 

Les rôles joués par les élus dans les événements récents m'ont surpris et m'inquiètent. Il faut s'assurer que la partisanerie ne noyaute pas les conseils d'administration, et j'espère que les gens d'affaires pourront résister à cette vague de fond. 

Je tire aujourd'hui ma révérence en invitant la communauté d'affaires à ne pas renoncer à son engagement dans les divers organismes qui contribuent au développement de Montréal.