Les critiques du deuxième film de la série Hunger Games sont assez élogieuses, avec raison. Pourtant, en ce qui a trait au message transmis, la plupart des analyses passent à côté d'un élément essentiel.

Certains évoquent l'importance de ne pas se conformer à la masse, de s'habiller comme on le veut, d'autres, de foncer, d'aller au bout. Pourtant, un élément majeur est très peu discuté: Hunger Games est une allégorie économique et politique de notre monde. 

Un petit nombre de personnes (la capitale) possède la majorité des ressources grâce aux colonies dont les habitants doivent travailler dans des conditions inhumaines. Les colonies ne sont là que pour assouvir le besoin de richesse insatiable des gens de la capitale. Le système reste en place grâce à l'usage de la violence pour mater les révoltes.

Cette allégorie est interpelle le spectateur occidental. Nous sommes du côté des riches et des puissants qui exploitent les pays plus pauvres pour profiter de leurs ressources en renforçant de plus en plus la sécurité. 

Par exemple, presque la moitié des compagnies minières au monde sont canadiennes. Celles-ci vont dans des pays d'Amérique latine pour exploiter les ressources de ces pays sans respecter les normes environnementales ou les droits des humains qui y habitent. Au Québec, la volonté populaire a réussi à empêcher l'exploitation des gaz de schiste, mais dans des pays comme l'Équateur, les compagnies arrivent et partent sans que la population locale puisse faire quoi que ce soit.

Dans des pays comme la Bolivie, ce sont des milliers d'enfants qui travaillent dans des mines dans des conditions horribles qui mettent constamment leur vie en danger. Et pour qui le font-ils? Pour nous. Sans le savoir, nous sommes actionnaires de ces compagnies minières par nos fonds de pension.

Le film est construit afin que le spectateur développe une sympathie pour Katniss et les gens des colonies qui souffrent de l'oppression de la capitale. Pourtant, notre situation sociale est beaucoup plus proche de ceux qui lui font violence. Lorsque vous irez voir ce film, laissez-vous interpeller, et peut-être que le futur de notre planète ressemblera moins à ce qui est illustré dans la série Hunger Games.