L'attente est devenue une caractéristique du système de santé au Canada. Les patients doivent attendre leur tour pour avoir accès à des soins d'urgence, à un médecin de famille, à un spécialiste, à des examens diagnostiques ou à un traitement.

Ces délais, qui peuvent parfois être très longs, engendrent des perturbations économiques, sociales et mentales chez les patients pouvant conduire à une aggravation de leur état de santé en plus de générer des dépenses inutiles. Pourtant, le problème pourrait se résoudre en s'inspirant des succès obtenus en Europe.

Une attente excessive peut entrainer une détérioration marquée de l'état de santé des patients causée par des traitements insuffisants ou inadéquats conduisant à des résultats parfois catastrophiques. On peut mourir sur des listes d'attente! La Cour Suprême du Canada en a convenu lorsqu'elle s'est prononcée sur le monopole public en assurance santé au Québec en 2005 (arrêt Chaoulli).

L'attente a également des conséquences psychologiques incalculables. La dépendance aux narcotiques peut s'installer. Et que dire de l'anxiété générée par l'attente d'un diagnostic ou d'un traitement pour le patient et son entourage?

Les gouvernements ont tenté de solutionner le problème en injectant de l'argent dans le système et en modifiant sa gérance. Les budgets provinciaux consacrés à la santé continuent d'augmenter à un rythme effarant sans résultats tangibles. Des changements majeurs s'imposent.

Une des approches préconisées par plusieurs pays européens implique que le patient ait le choix d'aller au public ou au privé pour l'obtention de soins. L'argent du système le suit. On a aussi introduit une notion de compétition. On a imposé des objectifs de délai d'attente avec des conséquences s'ils ne sont pas atteints et respectés. Et ça marche!

À en croire l'expérience de la Belgique, de la France, de l'Allemagne, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Suisse, le fait d'accorder un plus grand rôle au secteur privé dans le financement et la prestation des services peut mener à un accès universel aux soins de santé sans liste d'attente significative.

Tout cela contredit le discours que l'on nous sert constamment à propos des soins de santé au Canada.

On nous dit qu'un monopole public est la façon la plus efficace de donner un accès universel aux soins et pourtant, dans d'autres pays, ces services sont offerts plus rapidement et coûtent moins cher en s'adjoignant un système privé parallèle.

On nous affirme qu'à la fois une gestion et des services publics sont essentiels pour résoudre le problème des temps d'attente et, pourtant, d'autres pays sont parvenus à réduire les temps d'attente (et dans le cas des Pays-Bas à les éliminer complètement) en recourant à la concurrence et au financement basé sur les activités.

On nous répète que les hôpitaux publics sont la seule voie possible vers un système universel efficace et, pourtant, d'autres pays ont des systèmes plus accessibles et moins chers avec l'intégration des hôpitaux privés.

L'approche carrément idéologique véhiculée par les différents gouvernements et les défenseurs du système public doit être révisée. Il est grand temps de s'inspirer d'autres nations qui réussissent à donner à leur patient des soins adéquats, en temps opportun et à des coûts souvent moindres.

Les faiblesses de notre système de santé ne sont ni uniques ni insolubles. D'autres pays les ont réglées. Il est grand temps de s'en inspirer.