J'adresse cette lettre à tous ceux qui ont frappé ma voiture et m'ont crié des insultes lorsque j'essayais de me rendre à l'Hôpital neurologique de Montréal dimanche dernier, juste après la fin du match des Alouettes.

Il m'arrive d'être appelé pour une urgence, soit en salle d'opération, soit aux soins intensifs. Dimanche, j'ai été appelé pour une patiente qui avait besoin d'une chirurgie d'urgence au cerveau. 

Malheureusement, à cause de la sortie des spectateurs du stade, plusieurs voies d'accès à l'hôpital étaient bloquées. Après presque 20 minutes d'attente, j'ai réussi à emprunter la rue Milton; une policière m'a laissé passer. Mais cela n'était pas le seul problème. La rue Université était devenue une voie piétonne et les gens ne s'écartaient pas pour me laisser passer.

Quelques individus ont frappé ma voiture, incluant un homme âgé qui a frappé mon pare-brise avec son sac à dos! Je n'allais pourtant pas vite, ça aurait été impossible. Cela ne donnait pas grand-chose quand j'essayais en criant d'expliquer que je me rendais à l'hôpital pour une urgence. Par la suite, même lorsqu'il était évident que je me rendais à l'hôpital, quelques individus ne me laissaient pas entrer. Là encore, ma voiture a reçu des coups de pied.

À la demoiselle qui s'est arrêtée pour que je puisse passer et qui s'est plainte par la suite que je ne lui ai pas dit merci, bon, je lui dis maintenant: merci!

Pour ceux qui ont retardé mon arrivée au bloc opératoire, sachez qu'il n'y a pas eu de conséquences graves aux gestes que vous avez posés. J'espère que personne n'aura ce genre de comportement quand vous ou quelqu'un de votre famille aurez besoin d'une chirurgie d'urgence.

Il est inacceptable que l'accès à un hôpital soit bloqué pour n'importe quelle raison. Il est surtout inconcevable que des professionnels de la santé soient exposés à des dangers d'agression physique alors qu'ils essaient de secourir des patients gravement malades. 

Ce n'est pas la première fois qu'il m'arrive de me retrouver dans cette situation pendant un match des Alouettes. D'autres collègues m'ont rapporté avoir éprouvé de grandes difficultés pour se rendre à l'hôpital dans le passé. Malheureusement, aucune mesure n'a été prise après qu'ils se soient plaints à la direction.

Avons-nous vraiment besoin qu'une catastrophe survienne et qu'une enquête du coroner nous confirme que cette situation est absurde et doit être changée?