Alors qu'un vent de changement souffle sur Laval, voici que le tuteur Florent Gagné se manifeste. Il vient de décider de la mise sur pied d'un service des communications. Il semble, de plus, avoir l'intention d'engager avant la prochaine élection un nouveau directeur général de même que des cadres supérieurs. C'est du moins ce que laisse entendre un article de La Presse publié récemment.

La mairesse intérimaire, Martine Beaugrand, s'oppose avec raison à de telles décisions. L'équipe en place, même si elle est «marquée» du fait d'appartenir à l'ancienne administration, peut très bien assurer l'intérim d'ici l'élection d'une nouvelle équipe dirigeante.

Il reste un mois avant la prochaine élection. Aidés des tuteurs, le conseil et le comité exécutif actuels peuvent se rendre à la fin de leur mandat sans procéder à des décisions qui relèvent de la prochaine administration.

Cela dit, il est indéniable qu'un vent de changement souffle sur Laval. De nouveaux groupes de citoyens font leur apparition. Plusieurs partis politiques voient le jour. L'administration en place, sous tutelle, vit ses derniers moments. On sent que ça bouge dans la cité. Les Lavallois assistent enfin à une fin de régime.

Par contre, une certaine forme d'incertitude plane sur la ville. L'assainissement des moeurs politiques est loin d'être terminé. Trop de personnes de l'ancienne administration sont encore en place. Trop de partis politiques veulent le bien des Lavallois. Leurs candidats sont la plupart inconnus et l'on n'arrive plus à identifier les «bonnes âmes» susceptibles de gouverner Laval avec compétence.

Quant aux véritables enjeux politiques, ils sont loin d'être clairs pour une population en mal d'information. Les Lavallois sont dès lors condamnés à ne pas savoir pourquoi ou pour qui voter le 3 novembre.

Dans un tel contexte, il est souhaitable que des organismes et associations crédibles organisent des débats publics qui permettraient de mettre en lumière les principaux enjeux reliés à la gestion et au développement de la ville de Laval. Ces débats devraient également fournir l'occasion aux citoyens de s'exprimer sur des enjeux comme la lutte contre la corruption, l'aménagement du territoire, la préservation du patrimoine, les transports, le sport et la culture, les taxes et la bonne gestion.

Ces rencontres devraient également faire connaître les représentants des partis politiques en lice de même que l'essentiel des politiques qu'ils préconisent pour Laval.

On peut également souhaiter qu'un regroupement d'associations diverses pour la démocratie à Laval voit le jour et prenne en charge l'organisation de tels débats. Sinon, il faut que les principales associations de Laval tiennent de tels débats publics. Ce serait un moyen de contrer l'incertitude, de sortir de la cacophonie appréhendée et de déterminer lesquels des candidats et des partis méritent d'être élus à Laval.