Le Mexique connaît sa plus grave catastrophe environnementale et humaine depuis que des centaines de milliers de Québécois y vont chaque année pour se revitaminer ou simplement oublier la neige.

Ponts emportés par les flots, des milliers de routes coupées, dont l'indispensable Autoroute du soleil reliant en cinq heures Acapulco à la capitale Mexico, maisons, écoles, hôpitaux dévastés. Du jamais vu.

Les Mexicains, toujours les premiers à secourir les pays du Sud dévastés par un cyclone, se sont vite mobilisés. Les deux plus grandes compagnies aériennes (pas Air Canada, semble-t-il, ni Air Transat) ont créé ad infinitum des ponts aériens pour ramener chez eux les dizaines de milliers de touristes qui étaient allés passer à Acapulco le week-end de leur fête nationale. Gratuitement. La Croix-Rouge nationale s'est immédiatement mobilisée pour ramasser des vivres, des vêtements, des matériaux, de l'argent.

Que fait le Québec, qui comptait ses ventes au Mexique après la tournée de la première ministre Pauline Marois en juin, comme Séraphin comptait son or? S'est-on mobilisé au cabinet de Mme Marois, au ministère des Affaires internationales, dans les chambres de commerce, à la Délégation générale du Québec à Mexico pour aider un pays dévasté par des déluges d'une violence comme on en a peu connus au Québec?

Le Québec pense-t-il organiser une grande tournée pour aider le Mexique à reconstruire des routes, des ponts, des maisons, des écoles, des barrages, des hôpitaux, à expédier du matériel sanitaire, scolaire, de construction?

Ce ne serait que justice de se mobiliser pour des gens qui se font suer (dans tous les sens du terme) pour servir des snowbirds pas toujours très généreux ni courtois, et que les serveurs (pas privés d'humour) ont fini par baptiser los tabarnacos.

Ne serait-ce pas au tour de ces tabarnacos d'offrir leur expertise pour réparer les plaies ouvertes laissées par ce couple infernal qu'ont formé les ouragans Ingrid et Manuel?

Quant au consul du Mexique à Montréal, qui réclamait au gouvernement, la semaine dernière, d'ouvrir ses frontières aux Mexicains, sans le frein d'un visa, on lui répondra qu'il aurait mieux à faire en dressant une liste de l'aide que les Québécois, gouvernements et entreprises pourraient fournir à son pays. Rapido, comme réclamaient les touristes canadiens sur les plages d'Acapulco à des serveurs suants, écrasés de soleil et auxquels on exigeait d'apporter au galop leur margarita!