J'ai travaillé plus de 33 ans au service de l'État, dont 15 ans comme gestionnaire. J'ai embauché des dizaines de fonctionnaires, dont plusieurs de religions et ethnies différentes. Tous ces fonctionnaires n'ont pas pris une décision sous l'influence de la religion, ils ont tous été d'une neutralité exemplaire. Il y en avait qui portaient une croix, d'autres portaient le voile, certaines étaient habillées en noir avec jupes et manches longues. Par contre, tous leurs rapports avec les collègues et la clientèle étaient harmonieux et professionnels. Ce que le gouvernement s'apprête à créer va exactement à l'encontre des intentions de neutralité et égalité hommes-femmes. Je vous prédis que les musulmanes préféreront quitter la fonction publique, d'autres ne postuleront plus pour un emploi au sein de l'État. Grosse perte de personnel ayant une grande valeur. Ainsi se creusera encore plus l'écart de discrimination à l'endroit des femmes, car les hommes musulmans ne portent pas de foulard!

Grandes pertes à prévoir

J'ai travaillé plus de 33 ans au service de l'État, dont 15 ans comme gestionnaire. J'ai embauché des dizaines de fonctionnaires, dont plusieurs de religions et ethnies différentes. Tous ces fonctionnaires n'ont pas pris une décision sous l'influence de la religion, ils ont tous été d'une neutralité exemplaire. Il y en avait qui portaient une croix, d'autres portaient le voile, certaines étaient habillées en noir avec jupes et manches longues. Par contre, tous leurs rapports avec les collègues et la clientèle étaient harmonieux et professionnels. Ce que le gouvernement s'apprête à créer va exactement à l'encontre des intentions de neutralité et égalité hommes-femmes. Je vous prédis que les musulmanes préféreront quitter la fonction publique, d'autres ne postuleront plus pour un emploi au sein de l'État. Grosse perte de personnel ayant une grande valeur. Ainsi se creusera encore plus l'écart de discrimination à l'endroit des femmes, car les hommes musulmans ne portent pas de foulard!

Odette Frigon, Longueuil

J'ai honte

Il pleut. Le temps est gris. Mes enfants ont un bon rhume et sont tous les deux à la maison. Aujourd'hui, je vais tout de même aller faire un tour à la garderie pour voir l'éducatrice de ma fille. Fatima est veuve avec deux jeunes enfants et prend soin de ma fille depuis maintenant deux ans dans sa garderie en milieu familial. Elle est chaleureuse, aimante, et cuisine des plats superbes. Elle pourvoit seule aux besoins de sa famille et elle a toute ma confiance. Elle porte le hijab. Ce soir, je vais aller la voir, pas pour lui laisser mes enfants... mais pour me vider le coeur. Pour exprimer ma honte envers les propos formulés par ceux qui sont au pouvoir. Ceux qui pensent pouvoir définir mes valeurs, nos valeurs identitaires par des propos d'exclusion et d'intolérance. Je veux qu'elle sache que je ne partage pas ces idées. Je veux qu'elle comprenne que je vais me battre pour elle et pour un Québec dont je pourrai être fière... parce que présentement, j'ai honte.

Catherine-Anne Miller, Montréal