Luc Beauregard n'est plus. On a du mal à s'imaginer que ces simples mots s'appliquent à cet homme d'envergure qui avait toutes les allures d'un géant. Il fera à jamais partie de ces grands entrepreneurs du Québec pour lesquels aucune frontière, aucune barrière, linguistique ou autre, ne représente un obstacle à la réussite. Luc Beauregard a sans doute compris que la communication revêt un caractère universel et doit se mesurer à la réalité peu importe les latitudes ou les enjeux. Ses concurrents ont toujours cherché à le dépasser, peu y sont parvenus, mais tous ont respecté l'homme qui a donné ses lettres de noblesse à la pratique des relations publiques.

Cet homme exigeant pour lui-même et pour les autres et qui plus que tout, détestait la médiocrité, avait un caractère bien trempé et des idées qu'il n'était pas prêt à brader contre les illusions du moment. Depuis près de quatre ans, mes collègues de l'Idée fédérale et moi-même avons eu le privilège d'apprécier sa nature généreuse, son humanisme et même son sens de l'humour, au cours des reunions du conseil d'administration de cette nouvelle organisation.

Figurant au premier rang des fondateurs de l'Idée fédérale, Luc n'a ménagé aucun effort pour préserver l'indépendance de cette organisation de recherches et d'études sur le fédéralisme vis-à-vis des partis politiques et des gouvernements. Il tenait à ce que le fédéralisme appartienne d'abord à la société civile et faisait le pari que si on s'appliquait à en comprendre les ressorts, on en verrait mieux les avantages. Sans nier la légitimité de la souveraineté, Luc avait la conviction profonde que comme principe de gouvernance démocratique, le fédéralisme est un système qui dispose toujours de la souplesse et de la capacité d'évoluer pour encore mieux servir tous ses membres, incluant le Québec.

Cet homme au passé riche en réalisations a donc également consacré les dernières années de sa vie à travailler pour améliorer l'avenir. Nous lui en sommes tous reconnaissants.