«Que se passe-t-il au CHUM sous la direction de M. Paire?» se demandait mardi dans vos pages Lysiane Gagnon.

Il se passe d'abord que le nouvel hôpital se construit dans les délais pour être livré en 2016, et qu'en octobre de cette année, l'un des plus grands centres de recherche en Amérique du Nord ouvrira ses portes. À mon arrivée en décembre 2009, rien n'avait démarré dans un projet si longtemps au point mort.

Il se passe ensuite que le CHUM dispose depuis fin 2011, et pour la première fois, d'une planification stratégique, fruit d'un immense travail collectif de médecins, soignants, et employés. Ce travail, impulsé par mes soins, a été coordonné par Pauline Maisani, une professionnelle de très grand talent, embauchée à la suite d'un concours avec jury.

Il se passe enfin que ce CHU, véritable navire amiral selon le ministre Réjean Hébert, est en équilibre financier pour une nouvelle fois cette année malgré les compressions budgétaires effectuées par les autorités ministérielles.

Enfin, l'hôpital modernise sa gestion. En même temps que les infrastructures font peau neuve, l'établissement place la performance et le patient partenaire au coeur de son dispositif. Une culture de la transformation est en marche.

Les établissements de santé sont soumis à un budget global historique, une enveloppe budgétaire fermée reconduite d'année en année qui a l'inconvénient majeur de ne pas inciter à la performance, alors qu'il faut aller rapidement vers un financement au patient basé sur l'activité. Le patient doit être le point de départ de l'allocation budgétaire en tenant compte de la réalité des soins qui lui sont prodigués.

La modernisation du système de santé passe également par une plus grande imputabilité des médecins.

C'est pourquoi des contrats de performance sont progressivement passés entre la direction générale et les chefs de département.

C'est pourquoi on a fait appel à un consultant disposant de plus de 20 ans d'expérience des milieux de santé, et d'une connaissance du financement à l'activité et de la contractualisation interne. Il a oeuvré en Europe dans un système de santé où ces procédures de gestion existent depuis des années, alors qu'elles sont absentes au Québec et débutées partiellement en Ontario ou en Alberta. Après avoir oeuvré 18 mois au CHUM, il a su transférer sa méthodologie et son savoir-faire aux équipes locales. Il aura reçu moins de 200 000$, et non les sommes rapportées par Mme Gagnon.

L'introduction des arts et de la culture à l'hôpital contribue à redonner son identité de personne au patient plutôt que de le considérer comme un objet de soins; la récente création de la section de danse-thérapie des Grands ballets canadiens témoigne de cette reconnaissance.

Cette démarche où le CHUM joue un rôle pionnier a d'ailleurs été encouragée autant par le gouvernement précédent qui m'a désigné comme l'un des porteurs de l'Agenda 21 de la culture, que par le ministre actuel qui a salué le travail réalisé au bénéfice de toute la province et qui s'inscrit dans une démarche de développement durable.

Des situations totalement anormales de non-remboursement à l'hôpital pour des utilisations d'équipements et de locaux pour des soins non assurés ont été mises à jour. Cette situation qui perdure depuis 20 ans est aujourd'hui corrigée, et les patients défraient au guichet unique de l'hôpital les sommes correspondantes à l'utilisation des ressources publiques. Cette remise en ordre est menée avec rigueur et détermination.

Les amis de M. Paire, ce sont tous les patients et leur famille pour lesquels, avec tous les professionnels de santé, il oeuvre au quotidien, avec la perspective extraordinaire de pouvoir leur offrir bientôt un hôpital du XXIe siècle moderne, chaleureux et à visage humain.

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M. Paire n'explique pas pourquoi il a retenu les services de Philippe Massat sans appel d'offres et sans que l'hôpital ne dispose d'un CV. Les informations concernant ses honoraires proviennent du contrat de M. Massat, lequel a été obtenu par La Presse en vertu de la loi d'accès à l'information. Enfin, si les abus en dentisterie datent de 20 ans, c'est sous son règne que les locaux du CHUM ont été utilisés gratuitement pour des opérations de chirurgie esthétique non-remboursables.

- Lysiane Gagnon