L'environnement global se modifie et nous interpelle. Nous spécifiquement comme entreprise et, j'ose croire aussi, comme société, tant au Québec qu'au Canada. Si on entend profiter de cette mutation, et non la subir, il faut agir rapidement.

Nous devons notamment développer nos liens avec les marchés émergents, actuellement deux fois plus porteurs que nos marchés traditionnels et auxquels nous sommes dans l'ensemble sous-exposés, comme Canadiens et comme Québécois.

Cela signifie prendre des risques, mais c'est aussi synonyme de formidables possibilités.

L'émergence croissante de villes immenses, d'agglomérations gigantesques est au coeur de ces changements.

Les statistiques sont en effet impressionnantes. Au cours des quatre prochaines décennies, les zones urbaines vont absorber la quasi-totalité de la croissance des populations.

Les observateurs prévoient ainsi que les 400 plus grandes villes de la planète abriteront d'ici peu 2 milliards d'habitants et vont générer près de 50% du PIB mondial. Et cette croissance urbaine va avoir lieu dans les régions moins développées.

On pense tout de suite à l'Asie, avec raison. À titre d'exemple, juste en Chine, on prévoit que dès 2025, ce pays va compter environ 200 villes de 1 million d'habitants, le double d'aujourd'hui. Par comparaison, les États-Unis en comptent seulement neuf.

Or si la Chine est incontournable, il ne faut pas perdre de vue toutes ces autres puissances qui poussent derrière. Je pense à la Thaïlande, l'Indonésie, la Malaisie. Tous ces pays forment ce qu'on pourrait qualifier de «deuxième vague», ou de nouveaux pays émergents.

Et que dire de l'Afrique! Selon plusieurs experts, le phénomène de l'urbanisation s'y développe aussi rapidement. Là aussi, les besoins en connectivité sont très pressants.

Même aujourd'hui, en 2013, les liens régionaux interafricains sont toujours déficients. Certains vols entre deux capitales africaines ne sont assurés que deux à trois fois par semaine, ce qui complique passablement les déplacements des voyageurs d'affaires. Le passager a le choix d'attendre ou de faire un grand détour par une des plaques tournantes africaines.

L'Afrique, on le voit, a d'immenses besoins. Sa population est prisonnière des infrastructures déficientes.

On pourrait aussi parler de l'Amérique latine, de Rio de Janeiro ainsi que de São Paulo où le trafic est si dense que plusieurs déplacements d'affaires se font par hélicoptère d'un édifice à l'autre.

Tout ce nouveau modèle mondial, cette urbanisation et ce développement à très grande échelle engendrent effectivement d'énormes besoins de déplacement - tant ferroviaires, qu'aériens.

On cherche donc partout à rendre le plus fluide possible les déplacements, de la manière la plus efficace qui soit et au moindre coût possible.

Couplé à cette réalité de l'explosion urbaine, il y a le fait que les dépenses de consommation de la classe moyenne augmentent rapidement dans les pays émergents en plein développement.

Autrement dit, non seulement le monde en développement a besoin de bouger et de gagner en mobilité, mais il a de plus en plus les moyens de le faire.

Bref, on l'aura compris, c'est surtout là, loin de chez nous, que ça se passe.