Lorsque j'ai appris que le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, prévoyait modifier les ententes signées dans les conventions collectives des fonctionnaires fédéraux relativement aux congés de maladie et à l'assurance invalidité, les pensées suivantes me sont venues à l'esprit.

Plusieurs employés occupant des postes à la fonction publique fédérale sont affligés de maladie ou de quelque affection nécessitant des suivis médicaux réguliers. Beaucoup d'entre eux ont, fort heureusement, accumulé au fil des années, des congés de maladie; suffisamment pour leur permettre de se présenter chez le médecin lorsque requis et de passer les examens exigés par leur état de santé.

Ces congés accumulés leur ont permis de se maintenir autant que possible en santé, suffisamment pour continuer à travailler et à recevoir un revenu régulier. Je pense ici aux diabétiques, aux personnes affligées de maladies comme la sclérose en plaques, le lupus et autres affections du système immunitaire qui requièrent des suivis serrés et des examens réguliers. Aux personnes aussi qui ont vaincu un cancer et qui, après les traitements, auront encore l'énergie et volonté de revenir au travail.

À tous ces fonctionnaires, les congés de maladie accumulés, et à certains moments l'assurance-invalidité, leur ont permis de conserver une santé relativement bonne pour continuer à travailler, recevoir un revenu régulier, éviter qu'elles ne puissent avoir recours à des mesures comme l'assurance-emploi et peut-être en fin de compte, la faillite personnelle.

Je pense aussi aux employés qui ont fait face à des épisodes de maladie mentale et qui réintègrent petit à petit le travail. Et également à ceux qui ont subi des accidents, qui doivent séjourner à l'hôpital pour y subir des opérations ou en maison de réadaptation et qui souhaiteront reprendre leur travail par la suite. À la majorité de ces personnes, les congés de maladie et l'assurance-invalidité ont apporté un support certain pour leur permettre un retour au travail, progressif ou complet.

J'entends régulièrement des citoyens pester contre les fonctionnaires qui profitent de ces avantages. J'imagine qu'une bonne partie d'entre eux occupent des emplois qui n'offrent pas cette couverture et qui préféreraient qu'elle soit étendue à tous les travailleurs. Qui ne rêve pas d'un monde idéal! Mais nous devons réaliser qu'au fil des années, les syndicats regroupant les fonctionnaires fédéraux ont négocié ces conditions, à la demande de leurs membres qui leur en ont démontré le bien-fondé, et ces demandes ont été acceptées par la partie patronale qui les a jugées recevables.

Au moment où la population canadienne, les fonctionnaires inclus, avance en âge et s'approche de la retraite, il m'apparaît insensé de penser à sabrer dans ces avantages qui permettent à plusieurs de continuer à travailler plus longtemps tout en tentant de maintenir leur santé de façon optimale.

Qu'il faille réviser la mécanique d'application rigoureuse de ces bénéfices selon les conventions collectives, je veux bien, mais de là à vouloir les diminuer largement, j'aurais bien du mal à respecter un gouvernement qui n'a pas plus de considération pour ses employés qui administrent et appliquent quotidiennement ses lois et règlements pour tous les citoyens.