Je n'invente rien, en matière de guérison de l'âme et autres problèmes de dépendances, il n'y a ni âmomètre, ni larmilitre, ni doulourogramme qui puissent servir de marqueurs au compteur... Donc, rien n'est jamais gagné d'avance, les points de repère sont flous et il faut juste prendre le temps et les meilleurs moyens possibles pour atteindre la guérison tant souhaitée.

N'empêche, à peu près toutes les études en toxicomanie tendent à démontrer que plus une thérapie est longue, meilleur est l'encadrement et plus grandes sont les chances de guérison.

Or, voilà que sous prétexte d'économies de bouts de chandelle et de pouvoir pincer au passage quelques « profiteurs », la ministre Agnès Maltais et sa clique s'entêtent à vouloir restreindre à deux fois quarante-cinq jours par année les séjours en thérapie pour les « bénéficiaires » de l'aide sociale souffrant de toxicomanie.

Incidemment, à l'heure où la majorité des gens bénéficiant de l'aide sociale n'a pas les moyens de s'offrir un thérapeute compétent, voire un psychologue digne de ce nom, pourquoi, pour comble d'insulte, sabrer dans l'actuelle Loi en leur refusant une thérapie qui propose non seulement la désintoxication, mais aussi tout le temps nécessaire à la réadaptation?

Ici, outre de voir la ministre jouer dangereusement à l'apprentie sorcière, quelle misère que de la voir faire montre de tant d'incompétence et tant d'ignorance. D'autant plus que presque la moitié des maisons de thérapie de la province offrent un programme variant de quatre à six mois.

Enfin, quelqu'un voudrait-il m'aider à comprendre... Que sont les 25 millions nécessaires à l'actuel programme de thérapies, en regard des deux à trois milliards qui sont dépensés chaque année pour les dommages reliés à l'alcoolisme et aux diverses dépendances? Des dommages, comme le suicide, la maladie mentale, l'itinérance, la violence conjugale, le décrochage scolaire, les enfants négligés, j'en passe et des pires*... Un magistral gâchis, je vous dis!

* Tiré du rapport annuel de Santé et Services sociaux du Québec.