Dans votre lettre, vous laissez entendre que les garderies privées non subventionnées souhaitent obtenir des places subventionnées seulement pour s'enrichir. Vous avez tort.

Les garderies privées non subventionnées veulent obtenir des places subventionnées pour répondre aux besoins des parents qui souhaitent légitimement payer moins cher. Cette clientèle est en droit de réclamer ce service de l'État. Les garderies privées non subventionnées réclament ces places, car malgré le crédit d'impôt, elles ne peuvent concurrencer le tarif de 7$ offert par les CPE.

Les garderies privées non subventionnées cherchent à obtenir ces places pour ne pas disparaître. Comme l'a démontré clairement la protectrice du citoyen, le présent appel d'offres du gouvernement ne fera que transférer des places du privé vers les garderies subventionnées. À terme, le gouvernement Marois n'aura probablement créé aucune nouvelle place en garderie. Il aura simplement déplacé la clientèle des garderies privées non subventionnées vers les CPE. Il aura tout simplement fait mourir des entreprises existantes.

Ces entreprises sont détenues principalement par des femmes entrepreneures qui ont répondu légitimement à une demande sur un territoire. De jeunes femmes entrepreneures qui ont investi les économies de leurs familles dans cette entreprise. Des femmes entrepreneures qui ont obtenu légitimement un permis de garderie et qui offrent un service de qualité qui répond aux exigences du ministère et qui satisfait les parents.

En agissant comme il le fait, le PQ ne s'attaque pas au grand capitalisme sauvage. Ni à la grande entreprise privée qui exploite impunément la richesse collective, ou à des entreprises qui profitent de stratégies fiscales sophistiquées pour ne pas payer d'impôt. Non, le PQ s'attaque à de simples entrepreneurs qui travaillent fort pour offrir un service de qualité.

Vous soulignez que deux études confirment que les garderies privées non subventionnées offrent une qualité de service inférieure aux CPE. Vous reprochez aux garderies privées non subventionnées d'avoir un fort taux de roulement de personnel et de ne pas payer adéquatement les éducatrices. Vous avez bien raison. C'est une réalité que vivent ces garderies. Il est facile de retenir les meilleures éducatrices lorsqu'on a les moyens de les payer. Il est impossible pour une garderie non subventionnée de concurrencer les salaires offerts par les CPE. Les revenus des garderies non subventionnées étant nettement inférieurs au réseau des CPE.

Ma conjointe est propriétaire d'une garderie privée non subventionnée qui accueille 49 enfants. Sur une base annuelle, la différence de revenus avec un CPE de même taille est de 170 000$. Grâce à cet argent, il serait très facile de payer adéquatement les éducatrices, de favoriser la rétention du personnel et de bonifier notre offre de service.

De votre point de vue, il semble normal que les éducatrices en garderie et que les directrices de CPE aient de bons salaires. Qu'elles aient le droit de vouloir améliorer leur sort. Il semble que vous refusiez ce droit à un entrepreneur privé. Est-il amoral pour un entrepreneur privé de vouloir atteindre les mêmes niveaux de revenus que les salariées des CPE?

Il m'apparaît évident que le PQ souhaite tout simplement la disparition des garderies privées non subventionnées. Pour des raisons purement idéologiques, le PQ fait preuve d'une orthodoxie qui mènera plusieurs jeunes femmes entrepreneures et leurs familles à la faillite. Des jeunes femmes qui auraient pu travailler dans des CPE, mais qui ont choisi à la place de répondre à une demande que le gouvernement ignorait depuis trop longtemps. Des jeunes femmes qui ont eu le courage de se lancer en affaires et de créer des emplois.