Je suis une maman de deux enfants âgés de 2 et 4 ans qui fréquentent un service de garde en milieu familial... privé. L'annonce du gouvernement d'ajouter des milliers de places me laisse perplexe.

En principe, étant de centre gauche, je trouve qu'il s'agit d'une bonne nouvelle, mais mon expérience avec les CPE et les milieux familiaux subventionnés (RSG) ne sont pas des plus positifs.

Comme des milliers de parents québécois, lorsque le temps a été venu de trouver un service de garde pour notre premier fils, puis pour notre second, nous avons été confrontés au manque de places et aux difficultés d'accès aux places à 7$.

Tout d'abord, les critères de priorisation des enfants sont variables d'un CPE à l'autre. Ce qui crée une inégalité d'accès à certaines familles ne résidant pas dans les quartiers priorisés. Ensuite, certains CPE donnent un délai de 24 heures pour répondre à leur message. En période de vacances, c'est étrange. De plus, on ne m'a offert qu'une seule place à la fois, supposant que j'allais séparer mes enfants.

Enfin, comme l'inscription se fait le plus souvent à distance (internet, télécopieur), j'ai déstabilisé la secrétaire qui m'avait téléphoné lorsque je lui ai demandé si je pouvais d'abord visiter avant de donner une réponse. Qui confie ses enfants à des inconnus dans un milieu inconnu, même si cet inconnu est payé par l'État?

Milieu subventionné n'est pas gage de qualité, ni de bien-être des enfants. Après mon second congé de maternité, nous avons d'abord envoyé nos enfants d'abord dans un milieu familial subventionné. Durant un mois et demi, mes fils pleuraient le matin, une bonne partie de la journée et dès qu'ils entendaient ma voix lorsque je venais les chercher. Les responsables étaient désorganisés et perdaient fréquemment des vêtements ou souliers. À deux ou trois reprises, l'un de mes fils est revenu les fesses mal lavées et les vêtements souillés. Mon plus vieux se faisait frapper par le garçon du même âge que le mien des responsables et je n'en savais rien. La responsable m'a menti ouvertement pour une question bénigne. C'en fut trop, nous avons rapidement trouvé un autre milieu familial...

Un milieu familial privé, cette fois. Mes fils ont mis deux jours à s'adapter. Ils y sont toujours et y resteront sûrement jusqu'à leur entrée à l'école. Pourquoi changer? Ils ont tout l'amour dont ils ont besoin, ils mangent bien, ils s'amusent et jouent dehors généralement deux fois par jour. Sans compter que ce milieu me laisse plus de souplesse quant aux nombres de jours où mes enfants sont présents que s'il s'agissait d'un CPE.

Qu'arrivera-t-il aux enfants qui fréquentent des milieux privés de qualité? Attention au dogmatisme et au modèle unique.