Adopter les valeurs d'ici

Adopter les valeurs d'ici

Je suis parfaitement d'accord avec la position de l'avocate Julie Latour («Un très mauvais message», 29 décembre). Le religieux ne doit en aucun cas acquérir de droit de cité juridique. Une prémisse claire élaborant l'égalité homme-femme devrait être soumise et acceptée par tout futur immigrant avant même de considérer sa demande d'immigration. Devenir un immigrant reçu est un privilège qui vise à améliorer la qualité de vie... et qui implique l'adoption des règles de vie et des valeurs de son pays d'accueil. Des cas de négation pour les femmes de vivre en toute égalité, comme nous l'avons tristement vécu dans le cas Shafia, aurait déjà dû avoir un impact suffisant pour régler tout cas de soumission de la femme lié à des enjeux religieux, culturels ou relatifs à la tradition. Il existe plusieurs façons de nier la participation totale et entière d'une femme à la société: l'interdiction à l'éducation en est une, la soumission vestimentaire en est une autre. Les sociétés patriarcales rétrogrades sont injustifiables sur notre planète. L'évolution des connaissances et de la science font qu'il est inconcevable qu'aujourd'hui, au Québec et au Canada, des considérations religieuses prennent pied dans notre monde judiciaire.

François Vézina, Longueuil

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Revoir la Charte



L'avocate Julie Latour a tout à fait raison: la Cour suprême a erré dans son jugement. Non seulement elle est téméraire, mais elle ne règle rien en rendant un tel jugement. Les musulmans viennent de faire une avancée cruciale. Un petit pas qui les mènera loin dans l'implantation de leurs règles. La Cour a confondu religion basée sur les préceptes «venus du Très-Haut» avec les règles avancées par les plus radicaux pour imposer leur point de vue. Règles cachées dans des motifs religieux, mais qui n'ont rien à voir avec la religion. L'histoire nous apprend que la masse s'est toujours laissée avoir par la démarche apparemment sensée des plus réactionnaires de la société. Il faut être vigilants devant les changements qui vont à l'encontre de nos valeurs acquises de longue lutte. Personnellement, je serais incapable d'être un juré dans une cause où l'accusée ou la défenderesse serait masquée. Comment savoir si j'ai affaire à la bonne personne? Dans notre société, les masques permettent aux malfaiteurs de se dissimuler le visage pour ne pas se faire reconnaître. C'est quand même étonnant que des gens qui viennent vivre ici reproduisent les conditions de vie qu'ils ont fuies. La Charte des droits et libertés a vu le jour à une époque où les immigrants étaient surtout issus de milieux où les valeurs étaient semblables aux nôtres. Il y a lieu d'en faire une mise à jour et de s'assurer qu'elle protège nos valeurs.

Jean Archambault