À la fin de la session parlementaire, le président du conseil du Trésor, Stéphane Bédard a déposé les crédits budgétaires pour l'année en cours. Lors  de ce dépôt, M. Bédard a expliqué qu'il devait réduire les dépenses de 1,1 milliard. Dans l'analyse de ces compressions, on note que 12 millions seront amputés dans le budget du transport adapté. Pour justifier sa décision, M. Bédard a indiqué que le Québec doit se serrer la ceinture et que tout le monde doit y participer. Mais est-ce vraiment réaliste d'exiger que ceux qui gagnent moins de 1000$ par mois et qui sont limités physiquement participent à ces compressions?

Le gouvernement péquiste semble oublier que la population est vieillissante et que ceux qui devront utiliser le transport adapté seront plus nombreux. Dans un article publié dans La Presse du 12 novembre 2012, le journaliste Hugo Meunier souligne qu'actuellement, 10% des Montréalais vivent avec une limitation fonctionnelle, c'est-à-dire 180 000 personnes. D'ici 2020, cette proportion passera à 20%.

Le gouvernement Marois se dira sans doute que les personnes handicapées peuvent utiliser les transports publics, mais ce n'est pas évident. Actuellement, seulement quatre stations sont adaptées pour l'usage de personnes à mobilité réduite à Montréal et trois à Laval. La STM prévoit que, d'ici 2015, les stations Jean-Talon, Champ-de-Mars et Snowdon auront elles aussi des ascenseurs. De plus, la STM veut rendre l'entièreté de ses services accessibles aux personnes handicapées. Pourra-t-elle y arriver à la suite des compressions annoncées?

Quant aux autobus, les rampes ne sont pas toujours fonctionnelles. De plus, pour les personnes en fauteuil roulant, il est souvent difficile de circuler sur les trottoirs et dans les rues de Montréal, notamment en hiver.

Le transport adapté est essentiel parce qu'il offre la possibilité à des milliers de personnes, chaque jour, de sortir de la maison et de profiter de la vie. En réduisant les sommes allouées à ce service, le gouvernement Marois ne fait-il pas la preuve que ce sont souvent les plus faibles qui doivent payer?