Je suis une adolescente de la génération Z. Au fil des ans, évidemment, nous changeons tant physiquement que psychologiquement.

Nous commençons à être conscientes que nous arriverons rapidement dans le monde des adultes. Nous nous questionnons sur notre avenir et découvrons progressivement nos priorités et nos ambitions dans la vie.

Ma priorité est d'obtenir de bons résultats scolaires afin d'être acceptée en médecine. Cependant, pour plusieurs jeunes, l'apparence physique constitue la priorité. Elles iront même jusqu'à poser certains gestes qui risquent de nuire à leur santé simplement pour bien paraître.

Ces comportements sont causés par la pression qu'exerce la société, parce qu'à cette étape vulnérable de notre vie, nous sommes sensibles aux jugements et aux critiques que les autres portent sur nous et sur notre apparence.

Je suis préoccupée par l'influence des médias sur les adolescentes de la génération Z. Les pressions que les filles s'imposent découlent de ce que les médias leur présentent.

Ainsi, la société projette l'image idéale d'une femme mince, grande et ayant des courbes agréables. Les publicités diffusées à la télé montrent ces femmes parfaites, qui représentent pour les jeunes filles un standard, une référence auxquels elles veulent ressembler.

Par conséquent, si leur miroir ne traduit pas cet idéal, elles ont tendance à se rabaisser. Plus la pression est forte, plus ça encourage les jeunes à prendre n'importe quel moyen, même dangereux, pour s'approcher de l'image de la femme parfaite.

Cela explique également pourquoi l'anorexie et la boulimie se multiplient chez les jeunes filles, pourquoi elles s'astreignent à des régimes alimentaires néfastes pour leur santé et qu'elles consomment des médicaments qui font prétendument perdre du poids.

Plusieurs études démontrent que les femmes qui sont exposées à ces images deviennent moins satisfaites de leur corps.

Au Canada, environ 90 % des femmes et des adolescentes n'aiment pas leur apparence physique et suivent des diètes. Plusieurs filles dans mon entourage, sans en être conscientes, vivent ce problème.

La maigreur étant bien vue, elles vont prendre toutes les mesures nécessaires afin d'y arriver et elles auront l'impression de se sentir mieux dans leur corps et croiront que la société les percevra mieux.

Puisque les médias sont en grande partie responsables de ces conséquences sur les jeunes, ils ont la possibilité de renverser les perceptions.

Ils devraient cesser de montrer l'image, souvent retouchée, de cet unique modèle de femme idéale, afin que les adolescentes constatent que les femmes très minces ne sont pas les seules à être séduisantes.

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Les accros à la bouffe

De plus en plus, pour le meilleur et pour le pire, les émissions épicuriennes envahissent nos chaînes télé. Un souper presque parfait, Les chefs! , Ricardo et cie. C'est gênant! Pensons au reste de la planète, dont la pitance quotidienne se répète en boucle: riz, fèves, eau, riz, fèves, eau...

J'éprouve un grand malaise lorsque je nous vois, pauvres Québécois, juger et évaluer un mets improvisé. Quelle importance d'émettre une note sur 10, à propos d'un coulis de fraises légèrement trop lisse ou trop onctueux!

Personnellement, je m'en moque! Envoyez-le au Yémen ou en Amérique du Sud. Le peuple en donnera certainement 20/10!

N'oubliez surtout pas la simplicité de nos mets et la chance de pouvoir s'alimenter aisément, sans marcher une heure par jour, pour aller puiser cinq litres d'eau ou débiter notre poule.

Rappelons-nous du réconfort et de la chaleur que procurait le rôti de boeuf que nos mères transformaient en hachis ou en fricassée le lendemain.

Pensons à la chance que nous avons de baigner dans l'abondance et surtout, soyons humbles et reconnaissants de tout ce que nous avons à notre disposition aujourd'hui.

Josée Vaillancourt, Québec

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Guérir en polluant

Tous mes contenants de médicaments vont aller au recyclage. Imaginons le nombre pour chaque semaine. Il y a un an, j'ai contacté une grande institution pharmaceutique pour lui demander d'offrir, à ceux qui le désirent, de remplacer les bouteilles par des sacs à fermeture et réutilisables. Il suffit que le client fasse le transfert dans ses bouteilles lui-même à la maison. Ma démarche a été sans succès. Pendant ce temps, la planète souffre de plus en plus.

Gérald Guimond, Montréal

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Spécialistes sans équipement

Référée à l'Unité d'investigation digestive du CHUM (hôpital Saint-Luc) pour un problème qui nécessite l'expertise d'une équipe superspécialisée, quelle ne fut pas ma surprise et ma déception d'apprendre que les spécialistes ne pouvaient résoudre mon problème, car ils attendent depuis environ un an un instrument indispensable à leur travail.

Comme solution, on me réfère à Québec, où l'équipe est fonctionnelle! Où est la logique? Montréal est-il un village isolé? Alors, à quoi sert un hôpital superspécialisé, sans les moyens nécessaires pour fonctionner adéquatement?

Les Montréalais ne méritent-ils pas d'être soignés chez eux? Et combien coûte cette aberration au Ministère? Autant de questions sans réponse qui ne font que mettre en évidence une situation inacceptable.

Suzanne Dion Jamieson, Laval

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Cessons de jouer les enfants gâtés

De plus en plus de Québécois manquent de respect et de civisme. Ils ne semblent pas réaliser à quel point ils sont gâtés et ils agissent comme des enfants qui font des crises dans les endroits publics.

Aussitôt qu'ils ont une petite contrariété, ils le font savoir, mais pas comme des adultes civilisés. Ils se croient tout permis et ne réfléchissent pas avant d'agir.

C'est à se demander combien de Québécois savent encore ce qu'est le respect envers autrui. Lorsqu'un employé est serviable avec nous, pourquoi ne pas être courtois avec cette personne?

Claude Geoffroy, Joliette

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Déconnectés

Cette année encore, je suis allée me faire vacciner contre la grippe. J'habite le territoire du CSSS de L'ouest-de-l'Île. Chaque année, je me demande qui choisit les endroits pour la vaccination. C'est incroyable d'être aussi déconnecté de la réalité.

J'arrive au chalet Arthur-Séguin de Pointe-Claire, où il y a d'abord deux marches à monter. Une pauvre dame avec sa marchette attend, se demandant comment y arriver. Un bon samaritain offre de l'aider, mais lui indique qu'à l'intérieur il y a six autres marches; la dame hésite.

Je passe devant et je monte. Je m'inscris et le préposé m'indique qu'il faut redescendre un autre escalier de 10 marches pour atteindre le site de vaccination. Mais que font les personnes handicapées, doivent-elles se passer de vaccin?

Diane Laniel, Pierrefonds

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L'envers de la littérature jeunesse

Le Salon du livre de Montréal 2012 s'est récemment terminé et déjà celui de 2013 ne laisse rien présager de bien vivifiant.

Les organisateurs et les éditeurs majeurs vous diront que «c'est une année record, que les chiffres de vente sont à la hausse, que les enfants et les écoles ont bien répondu à l'appel cette année, et qui dit essor de la littérature jeunesse dit obligatoirement création d'un futur lectorat adulte, donc une pérennité économique à long terme».

Toutefois, ce qui étonne est la dichotomie majeure entre la grande part de notre littérature consacrée aux jeunes et le taux affolant de décrochage scolaire et d'analphabétisme au Québec.

D'un côté, les vendeurs de littérature jeunesse nous disent qu'ils font des affaires en or et que les professeurs du primaire sont ravis de voir ainsi leurs élèves s'initier à la lecture et, de l'autre côté, le gouvernement nous présente chaque année des chiffres horrifiants quant au degré de littératie des Québécois.

Et si cette littérature fabriquée pour la jeunesse contenait aussi le germe d'un désintérêt pour la lecture? Pourquoi, à l'adolescence, arrêtons-nous de lire? Notre littérature jeunesse est-elle riche en calories vides, stérilisante, n'offrant aucune «brèche» vers un imaginaire adulte?

Et si on s'était trompé sur toute la ligne et que nous avions créé et subventionné une littérature qui n'en est pas une?

Un livre qui serait davantage un objet de réussite économique momentanée qu'un véritable tremplin vers ce long et fabuleux voyage qu'est la lecture de la grande littérature?

Jean-François Poupart, enseignant au Collège Édouard-Montpetit

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Vivre à l'hôpital

Malgré mes 75 ans, j'ai la chance de jouir d'une très bonne santé. Depuis quelque temps, certaines de mes amies sont hospitalisées pour de longues durées, car elles sont atteintes de cancers qui demandent des soins particuliers.

Lorsque je les visite, je constate que plusieurs chambres sont occupées par des personnes âgées, hospitalisées parce qu'elles sont malades, mais aussi à la suite d'accidents ayant causé des fractures.

Ces blessures nécessitent toujours des soins de longue durée. La blessure guérie, il faut leur trouver une résidence, ces personnes n'étant pas en mesure de retourner chez elles, car elles ne sont plus autonomes.

C'est souvent un long processus, car chacune de ces personnes dispose de moyens financiers très différents. Avec les résidences luxueuses, dont le loyer mensuel, trop élevé pour la majorité, dépasse souvent 2000 $, la recherche est longue et pénible et ces personnes demeurent hospitalisées pendant tout ce laps de temps.

Elles continuent d'occuper ces lits pourtant destinés à soigner des malades et privent d'autres personnes d'être à leur tour hospitalisées.

Il faut que le gouvernement offre plus de résidences à loyer modique pour héberger ces personnes qui sont en attente, car vivre dans un hôpital, jour après jour, pendant des mois, ce n'est rose pour personne.

La population est vieillissante, tous le savent. Hélas, on ne fait rien pour améliorer la situation et ce n'est pas en se contentant d'organiser des activités de loisir dans les résidences que l'on arrivera à améliorer notre sort.

J'ai la chance d'être autonome et d'habiter seule sans problème, mais la vie nous réserve parfois de tristes surprises.

Aidons ces personnes qui ont droit à vivre décemment.

Andrée Courtois, LaSalle