Mauvais jugement

Mauvais jugement

Pourquoi réinventer la roue? Avant le renouveau pédagogique, le calcul des notes des élèves était mathématiquement équitable, justifiable, pur, et il avait fait ses preuves depuis belle lurette. Était-il parfait? Bien sûr que non, parce que la perfection n'existe pas quand on travaille avec des humains. Cependant, il était certainement préférable au jugement constant des enseignants... humains, eux aussi! Cette nouvelle façon de faire a d'ailleurs mis énormément de pression sur eux, à qui on demande d'expliquer, de justifier, de prouver les résultats. La pression de réussir a souvent été transférée sur l'enseignant au lieu de l'élève. Au nombre d'élèves que nous avons (au secondaire, ce nombre oscille entre 100 et 400), le système le plus fiable demeure un système basé sur les chiffres. De toute façon, il y avait déjà de la place pour notre jugement dans l'évaluation de chaque question ouverte. Mais en édulcorant ainsi tout le système... Quel mal de coeur! Vivement un véritable retour aux calculs objectifs. Il est normal d'apporter des améliorations au programme, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Arrêtons de tester toutes sortes de réformes en éducation! Ce sont les enfants qui paient pour... C'est assez!

Anne-Marie Quesnel, enseignante

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Liberté d'expression?


La Ligue des droits et libertés et d'autres groupuscules veulent obtenir une commission d'enquête sur l'attitude des policiers pendant le conflit étudiant. Et puis quoi encore? Cette revendication est surréaliste et empreinte de mauvaise foi et d'idéologie de gauche. Il s'agirait, selon les promoteurs de cette idée saugrenue, de défendre la liberté d'expression! Depuis quand refuser illégalement le droit d'étudier à d'autres étudiants, bafouer l'autorité des tribunaux, lancer des pierres, casser des vitrines, détruire des biens publics ou incendier des véhicules relève-t-il de la liberté d'expression? Je doute que les pères de la Constitution ou de nos deux Chartes aient voulu garantir les droits des casseurs. Une telle commission d'enquête, qui serait un non-sens, ne saurait être instituée sans que soit simultanément instaurée une commission d'enquête miroir sur l'attitude des soi-disant grévistes au printemps dernier, sur les agissements ayant provoqué la riposte des policiers et sur le soutien à la violence et à la désobéissance civile manifesté à demi-mot par les leaders des associations étudiantes. Malheureusement, avec le gouvernement démagogique et irresponsable qui est le nôtre et qui prend ses ordres dans la rue, il ne serait pas étonnant que l'on donne suite aux prétentions inacceptables de ces groupes qui ne reconnaissent l'autorité de l'État que lorsque celui-ci leur donne raison.

Philippe Riondel