Dans tout ce débat sur la pression qu'exercent les autorités publiques de la santé sur les nouvelles mamans pour qu'elles allaitent, on oublie un «petit » détail: le bébé.

En effet, autant on recommande aux futures mamans de mener leur grossesse en santé pour le bien du bébé à venir, autant il me semble opportun que l'on prône l'allaitement pour le bien du bébé une fois né !

Jamais on n'entendra un professionnel de la santé répondre à une femme enceinte que « c'est à son choix » de prendre un verre de vin ou pas, par exemple. Tout comme l'allaitement maternel devrait être leur seule réponse à «devrais-je allaiter ou pas ». La femme, de son côté, sait bien qu'au bout du compte, ce sera à elle de décider, en toute connaissance de cause, et qu'elle devra assumer son choix.

Je ne peux concevoir que plusieurs ne voient l'allaitement que comme une question personnelle, à laquelle les mères doivent répondre selon leur envie, leur goût, leur humeur...  Tout comme notre utérus est conçu pour porter un bébé, nos seins n'existent biologiquement que pour cette seule raison : nourrir un enfant. Mais non. Nous sommes « maîtresses de nos corps » et on a le « droit » de décider si oui, ou si non, le petit être qui vient de naître recevra ou pas du lait maternel !

Plutôt que de soumettre les mères à une pression indue en faveur de l'allaitement, les autorités publiques font en ce moment la seule chose possible pour donner la meilleure chance de départ à tous les bébés. D'autant que, selon la Société canadienne de pédiatrie, le Canada est loin derrière les autres pays en matière de promotion de l'allaitement.

Cessons de dire qu'on n'informe pas les mères. Oui, il y a le chapitre sur le biberon dans le guide « Mieux vivre » remis à toutes les mamans à l'hôpital et c'est très clair. On cherche de l'information sur le lait en poudre; on lit ce guide, on fouille sur Internet, on demande à une infirmière, un médecin.

Vous savez, du soutien, il en manque pour toutes les mamans, qu'elles allaitent ou pas! Il faut se responsabiliser et trouver de l'aide quand on en a besoin. On ne peut pas attendre d'avoir tout cuit, toujours!



Au moins l'essayer!



Les mères ne sont pas obligées de donner le sein pendant deux ans, mais qu'elles "l'essaient" deux jours, deux semaines ou deux mois ! Les cas où il est médicalement impossible d'allaiter ne sont pas légions. Pourtant, ce semble si facile de trouver des histoires où l'allaitement n'était « pas possible », alors qu'on ne parle pas des mères pour lesquelles tout se passe bien. Et si bébé pouvait parler ?

J'ai accouché en 2007 et en 2009. Jamais je n'ai ressentie de pression pour allaiter, jamais je ne me suis sentie obligée d'allaiter. C'était tout simplement la suite logique de mes grossesses.

Dernière chose. Après mon premier accouchement qui s'est terminé en césarienne d'urgence, je me suis questionnée beaucoup à savoir pourquoi on ne parlait pas de la possibilité de subir une césarienne lors des cours prénataux.

J'aurais aimé qu'on en parle, ne serait-ce que pour m'éviter la surprise ! Vous savez quoi ? On m'a répondu que la césarienne n'était pas abordée lors des cours prénataux parce qu'il n'y avait pas de raisons de parler d'une intervention médicale qui n'arrive que lorsque l'accouchement vaginal ne fonctionne pas. Avec un taux de près de 30% de césariennes !

On s'étonne encore du fait que l'on ne parle pas du biberon?