Au mois d'août, les Jeux olympiques ont occupé beaucoup de place dans l'espace médiatique. On pouvait voir les compétitions en direct et même les revoir si nous les avions manquées. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des Jeux paralympiques. RDS en présentait un résumé quotidien, mais à des heures impossibles.

Comment peut-on expliquer ce phénomène? Sans doute parce que ces jeux sont peu ou pas connus de la population. Peut-être aussi que les médias se disent que la présentation de cet événement est très coûteuse pour le peu de cotes d'écoute. Tout cela est bien dommage.

Si on analyse les statistiques des Jeux paralympiques d'été, on remarque que les paralympiens canadiens remportent plus de médailles que leurs compatriotes qui participent aux Jeux olympiques réguliers. Ainsi, à Londres, le Canada a obtenu 18 médailles et a terminé au 36e rang alors que les paralympiens ont gagné 31 médailles pour se classer au 20e rang. Malheureusement, ce succès est passé presque inaperçu.

Les Jeux paralympiques ont vu le jour en 1960. Toutefois, les premiers balbutiements des paralympiques datent de 1948. À cette époque, un neurologue de Londres, Sir Ludwig Guttmann, décide d'organiser les jeux mondiaux des fauteuils roulants et des amputés. L'objectif de ces jeux était de réhabiliter la pratique du sport chez les victimes de la Seconde Guerre mondiale et chez les vétérans.

La réglementation des Jeux paralympiques stipule que des athlètes ayant des handicaps physiques ou visuels peuvent y participer. Afin de rendre les compétitions équitables, les athlètes sont regroupés par catégories selon leur handicap. Tout cela afin de mettre ensemble les athlètes ayant des aptitudes fonctionnelles comparables.

Ces jeux devraient être vus comme le triomphe des personnes handicapées, sans exception. Malheureusement, les personnes sourdes et celles qui ont un handicap mental n'ont pas toujours eu la chance d'y participer. Il est pourtant difficile de comprendre pourquoi les personnes ayant une surdité profonde accompagnée d'un manque d'équilibre ne peuvent pas faire partie des compétitions. Certains expliquent cela en disant que les sourds profonds ont leur propre concours: les Deaflympics.

La situation est délicate dans le cas des handicapés mentaux. Entre 2004 et 2012, ils ont été totalement exclus des jeux pour des raisons de classification du handicap. Pourtant, ils y participaient depuis 1996. Après plusieurs années de discussions, les fédérations ayant un lien direct avec les personnes handicapées ont adopté de nouveaux critères d'éligibilité qui sont plus solides que par le passé. La ministre française de la Santé et du Sport, Roselyne Bachelot, a salué le travail remarquable effectué par les fédérations sportives pour réintégrer les handicapés mentaux aux Jeux paralympiques.

Le Canada a commencé à participer aux Jeux paralympiques en 1968 à Tel-Aviv, en Israël. À cette époque, le Canada avait remporté 19 médailles et s'était classé au 12e rang. Un des athlètes marquants dans le monde paralympique canadien est le nageur Benoît Huot. À 14 ans, il participe aux Championnats mondiaux du comité paralympique où il décroche deux médailles d'or et quatre médailles d'argent. Aux Jeux de Londres 2012, il a remporté trois médailles, une de chaque couleur. Depuis le début de sa carrière olympique, Huot a gagné 19 médailles, dont neuf d'or.

Aux Jeux paralympiques de Londres, le Canada a terminé au 20e rang avec une récolte de 31 médailles: sept d'or, 15 d'argent et neuf de bronze. Les participants méritent un véritable coup de chapeau. Tout ce qu'on peut souhaiter, c'est qu'à l'avenir, les médias accorderont plus de visibilité aux Jeux paralympiques. Tout cela afin de faire réaliser à la population que, même avec des limitations, on peut se dépasser dans la vie.