Dimanche dernier, comme je le fais très souvent, j'ai regardé à Radio-Canada une émission que j'apprécie particulièrement, Découverte.

J'ai été emballée de découvrir tout le travail qui se fait à l'Aquarium du Québec afin d'assurer le bon fonctionnement et l'existence de cette belle institution. Grâce aux connaissances acquises de longue date, il s'avère que les animaux vivant en captivité dans les institutions zoologiques ont une espérance de vie de plus en plus longue.

Le plus épatant, c'est que les pensionnaires de l'aquarium ont droit à un «médecin des animaux» qui fait une tournée médicale toutes les semaines afin de s'assurer qu'ils sont bien nourris et en bonne santé.

Non seulement sont-ils traités «aux petits oignons», mais ils ont même droit à un entraînement dit «biomédical» donné par les guides animaliers, entraînement conçu spécialement pour faciliter l'examen médical. La pesée se fait tous les matins afin de prévenir l'obésité, on leur fait des échographies abdominales préventives, l'eau des bassins est analysée tous les jours afin d'être parfaitement conforme aux normes du petit et du gros monde marin et finalement, surtout, il ne faut pas oublier le mot d'ordre: le moins de stress possible.

Je me suis dit: bravo! Entre nous, petits et grands, on aime tous aller passer une journée à l'Aquarium, n'est-ce pas?

Curieusement, ça m'a fait penser à une amie qui lutte contre le cancer depuis plus de trois ans. Le traitement de chimiothérapie «conventionnel» offert en milieu hospitalier n'ayant pas donné les résultats escomptés, elle a dû, selon la recommandation de son oncologue, se tourner vers un traitement offert en milieu privé.

Tout se passait relativement bien jusqu'au jour de ses 65 ans. Oups! L'assurance privée à laquelle elle a cotisé toute sa vie de travailleuse ne veut plus rembourser les traitements et la Régie de l'assurance maladie du Québec considère les traitements reçus comme étant «d'exception» et refuse aussi de rembourser.

Après des semaines de tractations entre l'ancien employeur, la compagnie d'assurance et la RAMQ, elle finit par avoir gain de cause et obtenir le remboursement des milliers de dollars qu'elle avait dû elle-même défrayer. L'assurance a remboursé, mais pour combien de temps?

La peur au ventre, rongée par le stress et l'angoisse, elle ne peut s'empêcher de se demander combien de temps encore on voudra bien rembourser les traitements qui empêchent la maladie de progresser.

Et aujourd'hui, j'aurais le goût de lui demander, ainsi qu'aux milliers de personnes malades ou âgées, si elles n'auraient pas le goût, juste pour un petit moment, d'être transformées en phoque commun ou en morse du Pacifique.